Hong Kong: le Parti démocrate, principale formation de l’opposition, annonce sa dissolution

La rédaction avec
19:5214/12/2025, Pazar
MAJ: 14/12/2025, Pazar
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Lo Kin-hei (à gauche), président du Parti démocratique (PD) de Hong Kong, s'exprime lors d'une conférence de presse au siège du parti à Hong Kong, le 14 décembre 2025. Le plus ancien parti pro-démocratie de Hong Kong a officiellement décidé de se dissoudre, a annoncé son dirigeant le 14 décembre, à l'issue de son assemblée générale annuelle.
Crédit Photo : Leung Man Hei / AFP
Lo Kin-hei (à gauche), président du Parti démocratique (PD) de Hong Kong, s'exprime lors d'une conférence de presse au siège du parti à Hong Kong, le 14 décembre 2025. Le plus ancien parti pro-démocratie de Hong Kong a officiellement décidé de se dissoudre, a annoncé son dirigeant le 14 décembre, à l'issue de son assemblée générale annuelle.

Le Parti démocrate (DP), l’une des principales formations de l’opposition prodémocratie à Hong Kong, a annoncé sa dissolution, ont rapporté des médias locaux.

Selon ces informations, un vote a été organisé lors d’une réunion réunissant 120 membres du parti. Au total, 117 d’entre eux se sont prononcés en faveur de la dissolution, entérinant ainsi définitivement la décision prise en avril par le comité central.


Fondé en 1994 à la suite de la fusion de deux groupes d’opposition d’orientation libérale, le DP était considéré comme l’un des partis d’opposition les plus influents de Hong Kong. En 1995, il était devenu la première force d’opposition au Conseil législatif en remportant 19 sièges sur 60.


Avec la dissolution du DP, la quasi-totalité des grandes formations prodémocratie de Hong Kong ont désormais disparu. Le Parti civique (CP) s’était autodissous en mars 2024, suivi en juin par la Ligue des sociaux-démocrates (LSD). La Ligue pour la démocratie et les moyens de subsistance du peuple de Hong Kong (ADPL), axée sur les questions sociales, reste la seule formation prodémocratie encore active dans la ville.


Soupçons de pressions de Pékin


Comme pour d’autres partis et organisations politiques dissous ces dernières années, des allégations font état de pressions exercées par Pékin sur les dirigeants du DP. Selon ces affirmations, des responsables liés au gouvernement central chinois auraient indiqué aux leaders du parti que celui-ci avait accompli s
a "mission historique"
et qu’il serait dissous de force s’il ne procédait pas lui-même à sa dissolution. Ces allégations n’ont pas été confirmées par des sources officielles.

En 2020, la Chine a adopté une loi sur la sécurité nationale criminalisant notamment les tentatives de subversion, la trahison et les actes considérés comme portant atteinte à la sécurité nationale. Cette loi, largement perçue comme visant le mouvement de contestation prodémocratie à Hong Kong, a ouvert la voie à des poursuites contre des journalistes, responsables politiques, hommes d’affaires et militants de l’opposition.

Plus de 100 figures de l’opposition ont fait l’objet d’enquêtes dans ce cadre, tandis que de nombreuses organisations de la société civile et des médias prodémocratie ont été contraintes de fermer en raison des pressions exercées.


En 2021, Pékin a également réformé le système électoral de Hong Kong. Les changements ont réduit le nombre de sièges du Conseil législatif élus au suffrage universel et instauré un comité chargé d’examiner et d’approuver les candidatures. Au nom du principe selon lequel
"Hong Kong doit être gouverné par des patriotes",
ce comité a rejeté des candidatures issues de l’opposition.

Le statut de Hong Kong


Hong Kong, passée sous domination britannique après un
"bail"
signé en 1898, a été rétrocédée à la Chine en 1997. En vertu de la Déclaration conjointe sino-britannique, la région bénéficie jusqu’en 2047 de libertés telles que la liberté de la presse, d’expression, de réunion et de croyance, ainsi que d’un système administratif et judiciaire distinct.

Bien que rattachée à la Chine, Hong Kong dispose de sa propre monnaie, de son système juridique, de sa langue et de documents d’identité spécifiques. Ce modèle, dans lequel seules la défense et la politique étrangère relèvent de Pékin, est connu sous le principe
"un pays, deux systèmes".

Ces dernières années, les autorités chinoises font toutefois l’objet de critiques pour avoir, à travers la loi sur la sécurité nationale et les réformes électorales, progressivement érodé l’autonomie de la région.


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