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Gaza: l'opposition dénonce la "faiblesse" de Macron

Les oppositions françaises ont dénoncé, ce mardi, la "faiblesse" de la position du Président français Emmanuel Macron ainsi que ses "rétropédalages" sur les bombardements de civils palestiniens opérés par Israël.

14:42 - 15/11/2023 Çarşamba
MAJ: 15:28 - 15/11/2023 Çarşamba
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Le président français, Emmanuel Macron. Crédit photo: YOAN VALAT / POOL / AFP
Le président français, Emmanuel Macron. Crédit photo: YOAN VALAT / POOL / AFP
Interrogés par Anadolu (AA), des députés de gauche ont appelé l'Exécutif français à assumer une position plus forte pour un cessez-le-feu au Proche-Orient, alors que des alliés de la majorité gouvernementale ont souligné l'importance d'une
"double empathie
" pour les civils palestiniens, tout comme les civils israéliens.

La question du cessez-le-feu comme ligne directrice de la France


Anadolu a d'abord interrogé le député La France Insoumise (LFI), Éric Coquerel, sur la position de l'Exécutif français pour un appel au cessez-le-feu immédiat en Palestine et si celle-ci est assez claire, assez affirmée pour une puissance mondiale.


"Il y a une semaine, ici même, à l'Assemblée nationale, je posais cette question au gouvernement: à savoir si, enfin, le cessez-le-feu allait devenir la ligne directrice de l'Exécutif parce que ça paraissait très timide",
a d'abord indiqué le député de Seine-Saint-Denis.

"À la fin de la semaine dernière, j'étais plutôt satisfait par ce qu'Emmanuel Macron a clairement dit à la fois lors de la conférence de la paix qui a eu lieu jeudi dernier à Paris, puis à la BBC, le lendemain"
, a ajouté Éric Coquerel, faisant référence à la déclaration du Président français qui avait
"exhorté Israël à cesser"
les bombardements tuant des civils à Gaza.

"De facto, aujourd'hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués",
avait indiqué Emmanuel Macron.


Interrogé ce mardi par Anadolu, Éric Coquerel a ainsi poursuivi sa réponse:
"sauf que je remarque que depuis, [le Premier ministre israélien] Monsieur Benjamin Netanyahu a vivement protesté et qu'Emmanuel Macron a paru revenir en arrière, donc je redemande: 'Alors qu'il y a toujours plus de morts à Gaza et en Cisjordanie, est-ce que maintenant, l'appel au cessez-le-feu va devenir la ligne directrice principale de la France, parce que c'est la seule efficacité possible? Ma question, elle vaut toujours et je constate que ça varie"
, a déploré le député LFI.

"Rétropédalage" de Macron


Lors de sa conférence de presse, ce mardi matin, à laquelle a participé le correspondant d'Anadolu, la présidente du Groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot a dénoncé le
"rétropédalage"
du chef d'État français.

Citant des organisations onusiennes, Mathilde Panot a rappelé qu'un
"carnage (je prends les mots de l'ONU) a toujours lieu à Gaza avec, vous l'avez vu, c'est Médecins sans frontières (MSF) qui l'indique, des bébés prématurés qui sont morts du fait du manque d'électricité, c'est indiqué par MSF, et le chef de l'OMS qui appellent à une prise de conscience alors que les hôpitaux qui devraient être des refuges sont transformés en scènes de mort, de dévastation et de désespoir"
par les bombardements israéliens.

"Nous nous sommes réjouis, la semaine dernière, qu'enfin Emmanuel Macron appelle à un cessez-le-feu et à la fin des bombardements sur la majorité des victimes qui sont des enfants et des femmes à Gaza".

"Et nous déplorons qu'ensuite, la parole de la France ait en quelque sorte été brouillée par le fait que juste 24 heures après l'interview à la BBC qui était, selon nous, à la hauteur de la situation et de l'histoire, que la France doit porter comme voix, et bien, finalement, on revienne à un rétropédalage avec un soutien sans équivoque à ce qu'est en train de faire le gouvernement d'extrême droite d'Israël",
a déclaré la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale.


"Je le redis: Il faut que la France ait une voix forte avec une seule boussole qui est celle du cessez-le-feu et notamment, nous appelons la France, comme membre du Conseil de sécurité des Nations unies, à faire en sorte qu'il y ait une résolution pour le cessez-le-feu qui soit discutée à l'ONU"
, a-t-elle tenu à souligner.

"Faiblesse" de la position française


Également interrogé par Anadolu, le député communiste Sébastien Jumel a déploré une
"faiblesse dans la manière dont la France se positionne".

"Elle ne parle pas assez fort et nous pensons, nous, que la volonté de paix doit aujourd'hui trouver un regain considérable et que c'est ça qu'il faut exprimer. Il y a quelques jours, on était le 11 novembre, on se souvenait ce qui s'est passé à ce moment-là"
, ajouté le député communiste, faisant référence à l'armistice de 1918 mettant fin à la Première guerre mondiale.

"Nous savons très bien que pour que la paix advienne, il faut une volonté forte, il faut un engagement politique. C'est une construction politique, la paix. Donc, nous souhaitons que notre pays s'engage de la manière la plus offensive qu'il soit pour porter cette exigence. C'est vraiment ça qu'il faut mettre à l'ordre du jour"
, a-t-il souligné avant de préciser que le groupe communiste
"essaiera dans les temps qui viennent de prendre une nouvelle initiative en ce sens".

Appelant
"à faire monter une parole plus forte de la France",
Sébastien Jumel a tenu à rappeler la position de son groupe politique:

Le cessez-le-feu, le cessez-le-feu, le cessez-le-feu, et le corridor humanitaire.

"Le seul chemin qui nous semble devoir être envisagé est celui de la paix, de la coexistence de deux États préservés dans leur sécurité, préservés dans leur souveraineté, qui retrouvent le chemin de la paix [...] Nous ne considérons pas que porter un message de paix est une posture désuète ou décalée. C'est le seul chemin possible. Le reste, c'est l'horreur que nous vivons aujourd'hui"
, a souligné le député communiste.

Également interrogé par Anadolu, Erwan Balanant, député MoDem, membre de la majorité gouvernementale, a tenu à marquer la différence dans la position de son groupe sans, néanmoins, porter une critique envers l'Exécutif, indiquant que son parti a
"une position de double empathie"
pour les civils palestiniens, tout comme les civils israéliens
"et de mettre tout en œuvre pour aller vers la paix et une solution durable"
au conflit israélo-palestinien.

Situation en Palestine


L'armée israélienne a mené mercredi à l’aube un assaut contre l’hôpital Al-Shifa, le plus grand complexe hospitalier de Gaza, après avoir bombardé ses environs la veille. L'armée israélienne a affirmé que le Hamas dispose d'un centre de commandement souterrain situé sous l'hôpital, une accusation catégoriquement démentie par le groupe palestinien.


Israël mène des attaques aériennes et terrestres incessantes contre la bande de Gaza, depuis l’attaque transfrontalière du Hamas, qui avait eu lieu le 7 octobre dernier.


Au moins 11 320 Palestiniens ont été tués, dont 4 650 enfants et 3 145 femmes, et plus de 29 200 autres ont été blessés, selon le dernier bilan des autorités palestiniennes.


Des milliers de bâtiments, dont des hôpitaux, des mosquées et des églises, ont également été endommagés ou détruits à cause de l'offensive israélienne.


Du côté israélien, le bilan fait état de près de 1 200 morts, selon les chiffres officiels.


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