Avec son usine en forme de gros cube planté parmi les oliviers en Palestine occupée, Chat Cola permet aux Palestiniens de se désaltérer sans recourir aux sodas étrangers, illustrant leur tendance à privilégier des produits locaux depuis que la guerre a éclaté à Gaza.
Nom en italique blanc sur fond rouge, le groupe palestinien reprend les codes de Coca-Cola pour offrir aux consommateurs une alternative aux boissons de la grande multinationale américaine soupçonnée d'avoir un penchant pro-israélien.
Les ventes de produits locaux ont décollé ces derniers mois, confirme Mahmoud Sidr, directeur d'un supermarché de la ville. De plus, il a ajouté
On a observé une hausse (des ventes de) produits arabes et palestiniens qui ne soutiennent pas la politique d'Israël.
Bien qu'elle ne fournisse pas de produits gratuits aux troupes israéliennes à Gaza, comme l'auraient fait de grandes entreprises de restauration rapide, selon la rumeur, Coca-Cola est perçue en Palestine occupée comme trop américaine. Sollicitée par l'AFP, Coca-Cola n'a pas répondu. L'entreprise sur son site écrit:
Nous ne privilégions aucun pays ni aucune religion et n'accordons aucun traitement de faveur.
Selon un responsable de National Beverage Company, le groupe qui fabrique les boissons de Coca-Cola à Gaza et en Palestine occupée, peu de produits de la marque ont été retournés par des points de vente palestiniens.
"Saveur palestinienne"
Le mouvement de boycott a en partie changé les habitudes de consommation en Palestine occupée.
Au moment où il s'entretient avec l'AFP dans l'usine de Salfit, le système israélien de défense antiaérienne Dôme de fer intercepte à proximité une roquette probablement tirée du Liban, rappelant que la guerre n'est jamais loin. Malgré les difficultés, M. Khalidi, l'économiste, souligne:
Le soutien politique pour acheter local n'a jamais été aussi fort qu'aujourd'hui, c'est donc le bon moment pour que d'autres entrepreneurs se lancent.