Le procès pénal pour subornation de témoins de l'ancien président colombien Alvaro Uribe, figure tutélaire du camp conservateur et l'un des hommes politiques les plus influents du pays, s'est ouvert vendredi à Bogota.
C'est la première fois dans l'histoire de la Colombie qu'un ancien chef d'Etat est traduit devant les tribunaux.
Accusé sur plusieurs fronts de liens avec le narcotrafic et les paramilitaires, il a subi un effet boomerang du système judiciaire colombien.
La Cour suprême s'était abstenue de poursuivre M. Cepeda et avait au contraire commencé à enquêter sur M. Uribe. Les juges ont conclu qu'il avait lui-même tenté de manipuler les témoins pour discréditer son adversaire.
Selon sa défense, l'ancien sénateur n'a fait que contacter des témoins pour qu'ils disent la vérité dans le cadre d'enquêtes sur son éventuelle implication avec des groupes paramilitaires, un lien qu'il a toujours nié.
Plusieurs autres enquêtes sont en cours contre l'ex-président conservateur. En novembre dernier, il a témoigné dans une enquête sur sa connaissance préalable présumée d'un massacre et du meurtre d'un défenseur des droits de l'homme.
Au pouvoir, M. Uribe avait mis en œuvre une politique de fermeté à l'égard des guérillas d'extrême gauche, politique applaudie par ses partisans mais vivement critiquée par l'opposition de gauche.
Affaibli par ses démêlés judiciaires, Alvaro Uribe reste le héraut et une personnalité phare de la droite, qui a dû céder le pouvoir à la gauche pour la première fois dans l'histoire de la Colombie avec l'élection à la présidence de Gustavo Petro en 2022.