
La France insoumise (LFI) accuse la commission d’enquête parlementaire présidée par Les Républicains (LR) de relayer un discours stigmatisant à l’égard des citoyens de confession musulmane, et d’avoir transformé ses travaux en "commission d’inquisition politique".
Dans un livret de contribution publié cette semaine, le groupe parlementaire présidé par Mathilde Panot rejette la légitimité des accusations visant son mouvement et dénonce une opération politique.
Le groupe LFI y souligne que ses demandes d’audition ont été systématiquement rejetées, alors même qu’il souhaitait interroger sur d'autres cas : l’approvisionnement d’armes au terroriste Amedy Coulibaly par un ancien cadre du Rassemblement National, ou les relations entre Lafarge et Daesh, négociées en Syrie par un ancien candidat FN.
"Les fantasmes islamophobes qui dominent le débat public"
À l’inverse, certains responsables auditionnés auraient alerté sur les risques posés par des groupuscules d’extrême droite.
Le document rappelle que le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez, à l’initiative de cette commission, n’était même pas présent lors de l’audition très suivie de Jean-Luc Mélenchon, diffusée en direct à la télévision et sur les réseaux sociaux.
Un contexte chiffré
Selon le ministère de l’Intérieur, 145 actes antimusulmans ont été recensés sur les cinq premiers mois de l’année 2025, contre 83 à la même période en 2024, soit une hausse de 75 %. En 2023, 232 actes avaient été comptabilisés, contre 188 en 2022 et 132 en 2021.
Enfin, le rapport 2024 de la Défenseure des droits indique qu’un tiers des personnes se déclarant musulmanes ou perçues comme telles disent avoir subi des discriminations – notamment dans l’emploi, les services publics et le logement – avec un recours aux voies de plainte très minoritaire.
Ce contexte alarmant, conjugué aux critiques sur la commission Wauquiez, alimente les craintes d’une plus forte banalisation des discours islamophobes dans l’espace politique français.











