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Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu a demandé la suspension des manifestations contre la mauvaise gouvernance pour ouvrir un dialogue. Toutefois, les manifestants, critiquant l'inefficacité de son discours, continuent leur mouvement, qui a fait 13 morts selon Amnesty International. La police a arrêté près de 700 personnes.
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a exhorté les Nigérians qui sont descendus dans la rue pour demander la fin de la mauvaise gouvernance à "suspendre les manifestations et à créer un espace de dialogue."
Un appel qui n'a pas trouvé un écho favorable du côté des manifestants, selon des réactions relayées par des médias africains.
Tinubu a lancé cet appel à la télévision nationale le dimanche 4 août 2024, précise BBC Afrique. La suppression controversée par le président Tinubu de la subvention sur le carburant lors de son entrée en fonction en mai 2023 a plongé de nombreux Nigérians dans une lutte de survie, en raison de l'inflation qui a atteint son taux le plus élevé depuis trois décennies.
"Le discours n'a pas répondu aux préoccupations des manifestants, il n'a même pas répondu à une de nos revendications. Le discours ressemblait plutôt à un discours de campagne",
a immédiatement critiqué l'un des meneurs des manifestations, l'activiste et avocat Deji Adeyenju, cité par VOA.
"Le président n'a pas abordé les questions liées à la manière de lutter contre la faim dans le pays. La seule chose que le président a dite est qu'il est prêt à dialoguer avec les manifestants. Aussi noble que cela puisse paraître, cela ne suffit pas",
a ajouté l'activiste.
L'ancien candidat à la présidentielle de 2023 du parti ADC, Dumebi Kachikwu, partage cet avis, indique le même média. Il dénonce:
Je n'ai pas vu dans le langage corporel du président aujourd'hui un homme affecté par ce qui s'est passé la semaine dernière.
Le message du président Tinubu n'a pas convaincu non plus les manifestants, qui menacent de poursuivre leur mouvement. Les manifestations, qui ont débuté pacifiquement, sont devenues violentes dans certaines régions, faisant des morts dans les États de Borno, Jigawa, Kano, Kaduna, et d'autres, souligne VOA.
Amnesty International a évalué le bilan à 13 morts dans tout le pays et a appelé dimanche à mettre en place une commission d'enquête indépendante.
La police nigériane a déclaré avoir arrêté près de 700 personnes au cours des deux premiers jours des manifestations, les accusant de vol à main armée, incendie criminel et destruction de biens, selon la même source.
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