Le Parlement australien se penche sur l'interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans

09:4521/11/2024, jeudi
AFP
Le Parlement de Canberra en Australie.
Crédit Photo : DAVID GRAY / AFP
Le Parlement de Canberra en Australie.

Un projet de loi visant à interdire l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 16 ans a été présenté au Parlement australien jeudi.

Les entreprises qui ne respecteraient pas cette réglementation pourraient écoper d’amendes dépassant 30 millions d’euros.


Cette législation, soutenue par le Premier ministre Anthony Albanese, obligerait les plateformes comme X, TikTok, Facebook et Instagram à empêcher l’accès des mineurs. En cas de non-conformité, des amendes pouvant atteindre 50 millions de dollars australiens (31 millions d’euros) seraient appliquées.


Une législation pionnière


L’Australie est souvent en pointe sur les questions de régulation numérique pour protéger les enfants. La limite d’âge proposée figurerait parmi les mesures les plus strictes au monde, bien que son application pratique reste floue.


Les nouvelles règles imposeraient également des standards stricts en matière de vie privée, obligeant les entreprises technologiques à supprimer toutes les données collectées pour vérifier l'âge des utilisateurs.

"La responsabilité de garantir la sécurité et la santé mentale des Australiens revient aux plateformes, et non aux parents ou aux enfants"
, a déclaré Michelle Rowland, ministre des Télécommunications, jeudi.

Certaines dérogations seraient toutefois prévues: YouTube, utilisé à des fins éducatives par les adolescents, ainsi que les services de messagerie comme WhatsApp et les jeux en ligne, seraient exemptés.

Des enjeux techniques et des critiques


Ces dernières années, la réputation des réseaux sociaux a été ternie par des affaires de cyberharcèlement, d'exploitation sexuelle de mineurs et la diffusion de contenus illégaux ou dangereux.


En cas d’adoption, les entreprises technologiques auraient un an pour se conformer à la législation. Toutefois, des experts doutent de la faisabilité technique d’une vérification stricte de l’âge, et des entreprises du secteur demandent une mise en œuvre progressive et des consultations approfondies.

Katie Maskiell, de l’Unicef Australie, a averti que la mesure pourrait ne pas être une "solution miracle" pour protéger les enfants. Elle craint que les jeunes se tournent vers des espaces en ligne non réglementés et difficilement surveillables.


Un mouvement global


D’autres pays ont récemment adopté des mesures similaires, bien que souvent incomplètes.


États-Unis: En Floride, une loi interdisant l'ouverture de comptes pour les moins de 14 ans entrera en vigueur en janvier 2025.


Espagne: Depuis juin, une loi interdit l’accès des moins de 16 ans aux réseaux sociaux, sans encore préciser les modalités de contrôle.


France: Une
"majorité numérique"
à 15 ans, votée en 2023, attend une validation européenne avant son entrée en vigueur.

Chine: Depuis 2021, les mineurs doivent s’identifier via une pièce d’identité pour accéder aux plateformes, et leur temps d’utilisation est limité à 40 minutes par jour pour les moins de 14 ans sur Douyin, la version chinoise de TikTok.


En Australie, X (anciennement Twitter) est par ailleurs engagé dans une bataille juridique avec le régulateur d’internet, concernant la modération des contenus violents sur la plateforme.


À lire également:





#Australie
#internet
#enfants
#technologies
#informatique
#lois
#parlement
#Anthony Albanese
#Emmanuel Macron
#Michelle Rowland
#Australie réseaux sociaux
#interdiction moins de 16 ans
#législation réseaux sociaux
#amendes plateformes
#Anthony Albanese réseaux sociaux
#Michelle Rowland sécurité numérique
#régulation réseaux sociaux
#âge minimum réseaux sociaux
#protection enfants numériques