Australie: une loi permettant d'emprisonner des enfants de 10 ans dénoncée par les défenseurs des droits

11:0513/12/2024, vendredi
AFP
Le Premier ministre conservateur du Queensland en Australie, David Crisafulli.
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Le Premier ministre conservateur du Queensland en Australie, David Crisafulli.

Les organisations de défense des droits humains critiquent vivement une nouvelle législation australienne adoptée par l'État du Queensland, qui autorise l'emprisonnement d'enfants dès l'âge de 10 ans pour 13 infractions graves, y compris le meurtre et la conduite dangereuse.

Adoptée jeudi par l'assemblée de l'État du Queensland, cette loi marque un tournant majeur en supprimant le principe selon lequel l'incarcération ne doit être qu'une mesure de dernier recours pour les mineurs.


Une réponse controversée à la criminalité juvénile


Le Premier ministre conservateur du Queensland, David Crisafulli, a défendu cette législation comme une
"première riposte à la crise de la criminalité juvénile"
, affirmant que le texte visait à
"rétablir la sécurité"
. Cependant, son administration a admis que cette loi serait
"incompatible"
avec les droits humains, en particulier pour les enfants aborigènes, déjà surreprésentés dans les statistiques d'incarcération.

Selon des données officielles, le nombre de jeunes délinquants âgés de 10 à 17 ans dans l'État a augmenté de 6 % entre juin 2022 et juin 2023.

Tollé parmi les défenseurs des droits


Blake Cansdale, directeur national du Centre juridique indépendant des droits de l'homme, a dénoncé une loi qui risque de conduire à un plus grand nombre d'incarcérations d'enfants dans des maisons de surveillance ou des prisons pour jeunes délinquants, souvent jugées inadaptées. Il a souligné que cette législation ne s'attaquait pas aux causes profondes de la criminalité juvénile, notamment
"les traumatismes intergénérationnels, la pauvreté, le racisme systémique et l'accès insuffisant à des services de soutien"
.

Indignation internationale


Ann Skelton, présidente du Comité des droits de l'enfant des Nations unies, a exprimé sa
"consternation"
, estimant que les
"circonstances exceptionnelles"
évoquées par le gouvernement ne justifient pas
"ce mépris flagrant des droits de l'enfant"
. Elle a également jugé
"ahurissant"
que le procureur général du Queensland ait reconnu que certaines dispositions du texte enfreignaient le droit international et la loi australienne de 2019 sur les droits de l'homme.

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