Après génocide et colonisation, le Namibie célèbre son 34e anniversaire d’indépendance

La rédaction
17:3821/03/2024, Perşembe
Yeni Şafak
Le Président de la République de Namibie, Nangolo Mbumba, prononce un discours lors du 34e anniversaire du Jour de l'Indépendance à Windhoek, la capitale du pays.
Crédit Photo : Namibian Presidency / Média X
Le Président de la République de Namibie, Nangolo Mbumba, prononce un discours lors du 34e anniversaire du Jour de l'Indépendance à Windhoek, la capitale du pays.

Le 21 mars constitue un jour mémorable pour la Namibie, qui célèbre le 34e anniversaire de son accession à l'indépendance. Cette date emblématique rappelle le moment où la Namibie a acquis sa souveraineté nationale après de nombreuses années de lutte contre le colonialisme et l'oppression.

La Namibie est un pays en Afrique australe, bordé à l'ouest par l'océan Atlantique, au nord par l'Angola, au sud par l'Afrique du Sud, à l'est par le Botswana et au nord-est par la Zambie.


En 1904, suite aux restrictions et aux abus imposés par l'administration coloniale allemande, ainsi qu'aux mauvais traitements infligés par les colons, une rébellion a éclaté dans le Sud-Ouest africain allemand, aujourd'hui connu sous le nom de Namibie. Les forces du Deuxième Reich (Empire allemand de janvier 1871 à juin 1945) ont violemment réprimé cette révolte, parvenant à vaincre les Herero.


Le général Lothar Von Trotha, alors commandant des forces coloniales du Sud-Ouest africain, a émis un ordre d'extermination le 2 octobre 1904, ordonnant aux troupes du Kaiser de tuer sans discernement, incluant hommes, femmes et enfants, entraînant ainsi une tragédie humaine sans précédent.

En réaction à cette répression brutale, les Nama se sont soulevés à leur tour contre les Allemands, subissant un sort similaire à celui des Herero.


Les camps de concentration, tels que ceux de Windhoek, Swakopmund et Shark Island, ouverts en 1905, sont devenus des lieux de mort où les prisonniers Nama et Herero ont été victimes du travail forcé, de la maladie, des mauvais traitements et de la malnutrition.


En outre,
des crânes de victimes ont été expédiés en Allemagne à des fins de recherche scientifique raciale
, illustrant l'horreur et la déshumanisation infligées aux populations locales par le colonialisme allemand en Namibie.

Entre 1904 et 1908, environ 80 % de la population Herero et 50 % de la population Nama résidant sur le territoire actuel de la Namibie, soit environ 65 000 Herero et 10 000 Nama, ont été victimes de l'extermination perpétrée par les forces du Deuxième Reich.

L'Indépendance


Le chemin vers l'indépendance de la Namibie a été long et difficile. Après des années de domination coloniale allemande, suivies par un mandat de la Société des Nations confié à l'Afrique du Sud, le peuple namibien a lutté avec détermination pour obtenir son droit à l'autodétermination et à l'indépendance.


Les efforts de libération ont été menés par des figures emblématiques telles que Sam Nujoma, fondateur de la SWAPO (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), qui a joué un rôle crucial dans la lutte pour l'indépendance.

De même, Hage Geingob, membre de la SWAPO et ancien président de la Namibie, a également apporté une contribution significative à la défense des droits du peuple namibien.


Avant sa mort en février 2024, il avait exprimé son soutien à la plainte de l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice et critiqué la position de l'Allemagne, ancienne puissance coloniale de la Namibie, qui a rejeté les accusations de "génocide" de Pretoria à l'encontre d'Israël.


En mai 2021, après des négociations prolongées s'étalant sur plus de cinq ans, l'Allemagne a officiellement reconnu avoir perpétré un
"génocide"
sur le territoire qu'elle avait colonisé entre 1884 et 1915. Dans le cadre de cet accord historique, l'Allemagne s'est engagée à fournir une aide au développement d'une valeur de 1,1 milliard d'euros sur une période de trente ans, destinée à bénéficier aux descendants des deux tribus affectées.

Il est crucial de souligner que l'Allemagne a précisé que cette aide serait versée sur une base volontaire et qu'elle ne devrait pas être interprétée comme des "réparations". Malgré cela, de nombreux Namibiens ont exprimé leur mécontentement face à cet accord, arguant que les descendants des Hereros et des Namas n'avaient pas été suffisamment consultés ni inclus dans les discussions.


Cette reconnaissance et cet engagement financier marquent un tournant significatif dans les relations entre l'Allemagne et la Namibie, mettant en lumière les conséquences tragiques de la colonisation et les injustices du passé.


Par Moussa Hissein Moussa


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