Les Kurdes se débarrasseront de vous cette fois

16:282/11/2024, samedi
MAJ: 2/11/2024, samedi
Hüseyin Likoğlu

La possibilité de l’abandon des armes ou de l’anéantissement du PKK effraie certains depuis longtemps. Après l’accord conclu le 28 février 2015 à Dolmabahçe entre les dirigeants du HDP (parti pro-kurde) et les représentants du gouvernement, ceux qui ont paniqué et ont attaqué de toutes parts avec la crainte que "les Kurdes nous trahissent". La journaliste Aslı Aydıntaşbaş, alors représentante à Ankara du journal Milliyet, a reflété dans sa chronique l’angoisse de ceux qui considèrent le PKK comme

La possibilité de l’abandon des armes ou de l’anéantissement du PKK effraie certains depuis longtemps. Après l’accord conclu le 28 février 2015 à Dolmabahçe entre les dirigeants du HDP (parti pro-kurde) et les représentants du gouvernement, ceux qui ont paniqué et ont attaqué de toutes parts avec la crainte que "les Kurdes nous trahissent".


La journaliste Aslı Aydıntaşbaş, alors représentante à Ankara du journal Milliyet, a reflété dans sa chronique l’angoisse de ceux qui considèrent le PKK comme leurs forces par procuration. Dans son article du 1er mars 2015 intitulé "Les Kurdes nous ont-ils trahis", Aydıntaşbaş exprimait les inquiétudes du milieu en question en ces termes : "Hier, après la déclaration commune entre le HDP et le gouvernement, mes téléphones n’ont pas cessé de sonner. Des amis et des connaissances, sachant que je suivais de près le HDP, étaient tous envahis par la même inquiétude : le HDP s’est-il entendu avec l’AKP (parti de la justice et du développement) par égard pour le processus de paix ?"


Comme le titre le suggère, ce ne sont pas les Kurdes qui s’inquiètent, et leur inquiétude n’est pas non plus pour les Kurdes. Ceux qui pensent que les Kurdes les auront trahis si le PKK dépose les armes ont trouvé un moyen de faire échouer le processus de paix. Il est certain que ce sont les Gülenistes infiltrés dans les capillaires de l'État, agissant au nom des États-Unis, qui ont pris la tête de cette affaire. En effet, après le 15 juillet, nous avons vu que de nombreux hauts responsables militaires de la région, y compris le commandant de la 2e armée, étaient membres de l’organisation terroriste güleniste (FETÖ). Tous les commandants de brigade le long des frontières ont été expulsés de FETÖ.


UNE OCCASION UNIQUE S’OFFRE À NOUS UNE FOIS DE PLUS


La raison pour laquelle je rappelle ces faits est cette mise en avant par le président Tayyip Erdoğan lors de son dernier discours de groupe politique : "Aujourd’hui, la Türkiye est dans une position très différente de celle d’hier. Avec le système présidentiel, nous avons renforcé l’harmonie et la coordination entre les institutions de l’État. Nous avons, et continuons de nettoyer, notre armée, nos forces de sécurité, notre renseignement des traîtres de FETÖ qui s’y étaient infiltrés. Nous avons levé toutes les tutelles sur la volonté de la nation."


Les déclarations du président du MHP, Devlet Bahçeli, ont suscité des questions du type "Un nouveau processus de paix commence-t-il ?". Le président Erdoğan a également déclaré sur ce sujet : "Pour résoudre nos problèmes chroniques, notamment le fléau du terrorisme, pour renforcer la fraternité, pour faire grandir la Türkiye sur l’axe de la fraternité, une occasion unique s’offre à nous une fois de plus aujourd’hui. Je tiens ici à exprimer encore une fois mes salutations et mes remerciements à notre compagnon de route de l’Alliance de la Nation, le président du Parti d’action nationaliste (MHP), M. Devlet Bahçeli."


LE MÊME GROUPE A DE NOUVEAU PANIQUÉ AUJOURD’HUI


Peut-être y aura-t-il un nouveau processus de paix, peut-être pas ; pour l’instant, il est impossible de dire quoi que ce soit à ce sujet. Cependant, l’appel au dialogue d’Erdoğan attire l’attention : "Nous n’avons aucun appel à adresser, et il ne saurait y en avoir, à l’organisation terroriste séparatiste au nord de l’Irak et de la Syrie, aux barons du terrorisme nourris de sang à Kandil… Sur le chemin de la préservation éternelle de notre fraternité ancestrale, nos ‘interlocuteurs principaux’ sont en vérité nos frères kurdes eux-mêmes."


Comme dans le passé, ceux qui souhaitent que le PKK abandonne les armes ou que les Kurdes agissent en leur nom sont aujourd’hui de nouveau pris de panique. Je suis certain qu’ils posent encore la question à quelqu’un : "Les Kurdes nous trahissent-ils ?!"


Considérant la ligne tracée par Devlet Bahçeli et l’approche exprimée par le président Erdoğan, qui dit "Nos interlocuteurs principaux sont en vérité nos frères kurdes eux-mêmes" : Oui, cette fois, les Kurdes vous trahiront !

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