Chaque année, à l'approche de cette commémoration, une agitation tangible envahit les agglomérations du Cameroun, en particulier dans la métropole Yaoundé. Dans les artères, les marchés aux ovins éphémères fourmillent d'animation, tandis que les marchands de textiles ajustent leurs étals pour satisfaire la clientèle des croyants désirant revêtir leurs plus élégants atours pour l'événement.
Dans le quartier Briqueterie de Yaoundé, où la communauté musulmane est fortement représentée, l’effervescence est palpable. Les boutiques ne désemplissent pas, témoignant de l’importance de cette fête pour les fidèles. Au-delà des achats de moutons et de vêtements, les musulmans camerounais s’échangent des cadeaux, notamment pour les femmes, et se réunissent en famille pour célébrer ensemble cet événement majeur de leur calendrier religieux.
La Fête du Mouton revêt une signification spirituelle profonde pour la communauté musulmane camerounaise, au-delà de son aspect commercial. Célébrée deux mois et dix jours après le Ramadan, cette fête est marquée par le sacrifice d'un bélier, en commémoration du geste d'Abraham. Ce rituel, obligatoire pour tous les fidèles musulmans, incarne l'essence même de la Tabaski. Il s'agit d'un moment de joie qui symbolise la fin du pèlerinage à La Mecque, l'un des piliers de la foi islamique.
C’est donc une tradition religieuse profondément ancrée au Cameroun, rassemblant chaque année des millions de personnes autour de valeurs de partage, de rassemblement et de spiritualité. Malgré les défis logistiques et économiques, cette célébration demeure une pierre angulaire de l’identité culturelle et religieuse du pays.