- 15.11.2024, Cuma
- 06:11
Au Cameroun, les besoins en produits sanguins dépassent les 400 000 poches par an, alors que la collecte annuelle ne dépasse pas les 147 000 poches.
À l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang, célébrée le 14 juin 2024, l’OMS, ses partenaires et les communautés du monde entier se rassembleront autour du thème “20 ans de célébration du don de sang: merci à tous les donneurs de sang !”. Au Cameroun, en préparation de cette journée, de nombreux établissements de santé se mobilisent pour rappeler l’importance du don de sang. C’est le cas de l’hôpital de district de Biyem-Assi, situé dans le VI ème arrondissement de la ville de Yaoundé, qui a saisi cette occasion pour organiser une campagne de don de sang étalée sur plusieurs jours sous le thème “Don du sang: Un peu de soi pour sauver les autres”. Cette initiative vise à sensibiliser le grand public sur l’importance du don de sang et à encourager la participation des citoyens à cette noble cause.
Un contexte marqué par une pénurie de sang
Un contexte marqué par une pénurie de sang
Au Cameroun, les besoins en produits sanguins dépassent les 400 000 poches par an, alors que la collecte annuelle ne dépasse pas les 147 000 poches. Ce déficit chronique met en danger la vie de nombreux patients, notamment les femmes enceintes, les enfants et les victimes d’accidents.
Pour le personnel médical, la peur des résultats des tests décourage les éventuels donneurs. On affirme que les Camerounais sont réticents à l’idée du don volontaire et bénévole de leur sang.
Malgré les assurances qu’ils ne courent aucun risque, ils redoutent les tests de dépistage du VIH. Les médecins soulignent également que des
"idées préconçues"
et certaines croyances constituent des obstacles au don de sang.
L’Hôpital de district de Biyem-Assi en action
L’Hôpital de district de Biyem-Assi en action
Lors de la campagne organisée à l’hôpital de district de Biyem-Assi, une équipe de techniciens médico-sanitaires est mobilisée pour accueillir les volontaires venant des quatre coins de la capitale.
Les donneurs potentiels passent par un processus d’éligibilité pour s’assurer qu’ils peuvent donner leur sang en toute sécurité. Une fois cette étape franchie, le prélèvement des échantillons est effectué, suivi des tests pour garantir que le sang prélevé est de qualité et non infectieux.
La quantité de sang prélevée varie en fonction du sexe et du poids du donneur mais reste toujours inférieure à 10 % du volume sanguin global. Les donneurs en bonne santé récupèrent rapidement le volume sanguin ou plasmatique prélevé.
L’objectif affiché, comme l’explique Madame Souore Sanda Jessica, médecin biologiste et cheffe de service de la banque de sang de cet établissement, est d’approvisionner la banque de sang en produits sanguins devenus extrêmement rares, compte tenu de la fréquence des différentes chirurgies et urgences dans cet hôpital. Il est donc primordial pour l’hôpital de disposer de ce potentiel afin de pouvoir répondre aux besoins des patients. Il est déjà arrivé qu’un patient ait besoin d’une poche de sang et que certains groupes sanguins manquent dans la ville.
Des témoignages édifiants
Des témoignages édifiants
De nombreux donneurs volontaires ont répondu à l’appel de l’hôpital de district de Biyem-Assi. Parmi eux, Bouga Biagna Christian Joël, déclare :
"Ce qui m’a motivé à venir donner mon sang ce matin, c’est d’abord d’essayer de participer à l’amélioration des conditions de vie de certaines personnes"
. Et d'ajouter:
Donner du sang, c’est sauver des vies.
Tel est le message que souhaite transmettre le personnel médical de l’hôpital de district de Biyem-Assi à travers cette célébration, en déconstruisant les préjugés et autres idées reçues et en encourageant le don volontaire pour le bien-être des patients.
Par
Franck Péraise Mballa
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