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Cameroun: Augmentation du prix de la confection de la Carte nationale d’identité

La rédaction
12:15 - 23/07/2024 Salı
Yeni Şafak

Le Cameroun est en ébullition depuis l’annonce, le 20 juin 2024, d’une hausse drastique du prix du timbre pour la Carte nationale d’identité (CNI). Passant de 2 800 à 10 000 francs CFA (de 5 à 17 dollars américains), cette augmentation de 250 % a provoqué une vague d’indignation au sein de la population camerounaise, déjà fragilisée par une conjoncture économique difficile. Toutefois, l’idée d’une confection de carte en 24 heures seulement séduit tout aussi grandement dans un pays où il faut parfois attendre une année pour recevoir le précieux sésame.

Il faut ajouter que cette mesure, censée contribuer à la modernisation et à la sécurisation du système d’identification, tombe au plus mauvais moment pour les Camerounais. En effet, le pays fait face à une inflation galopante qui affecte le pouvoir d’achat des ménages.


Les prix des denrées alimentaires, des transports et des services de base ne cessent d’augmenter, rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile pour une grande partie de la population.


Fardeau supplémentaire ou opportunité d’amélioration du service ?


Pour plusieurs camerounais, l’obtention de la CNI devient probablement un luxe. En effet, le coût total de l’établissement de la carte, incluant les frais administratifs et les coûts indirects, peut atteindre près de 20 000 francs CFA (environ 34 dollars américains). Cette somme représente une charge financière importante, voire insurmontable, pour une grande partie des citoyens.


"Cette augmentation c’est vraiment pousser le bouchon un peu trop loin. Ce n’est pas tout le monde qui peut sortir 15 000 de sa poche pour la carte,"
nous confie Valentin, un jeune débrouillard interrogé sur la question.

Pour Rice, étudiant dans une université, la décision d’augmenter les frais du timbre n’a pas pris en compte tout le monde. Il affirme :
"L’augmentation est vraiment brusque et c’est vraiment énorme. Je ne sais pas si le gouvernement s’est mis à notre place. Pour nous les étudiants ce sera difficile de sortir 15 000 francs pour se procurer une carte d’identité"
.

A côté, d'autres y voient une opportunité pour les camerounais. C’est dans ce sens que Wang, employé dans une entreprise de la place, soutient que c’est une avancée positive :
"C’est un plaisir de savoir que nous aurons nos cartes dans ce pays après 24h. Si vraiment ce que l’on dit est vraiment ce qui va se passer sur le terrain c’est une joie pour tout le monde"
.
"Pour moi c’est un prix abordable"
, poursuit-il.

Toutefois, face à cette situation, les voix s’élèvent pour dénoncer une mesure jugée injuste et inhumaine. Des associations de consommateurs, des groupes de défense des droits de l’homme et des partis politiques critiquent cette augmentation, la qualifiant d’une
"punition"
infligée aux citoyens déjà éprouvés par la crise économique.

Des questions subsistent quant à la gestion des fonds


Outre l’indignation suscitée par la hausse du prix du timbre, des questions se posent également quant à la gestion des fonds collectés. En effet, 90 % du montant du timbre, soit 9 000 francs CFA, est reversé à Augentic, l’entreprise prestataire de la nouvelle CNI, tandis que l’État ne perçoit que 1 000 francs CFA.


Le gouvernement défend ce contrat en raison des multiples bénéfices offerts par la nouvelle carte nationale d’identité, notamment en termes de sécurité. Cette pièce selon elle, est impossible à falsifier, solide et longue durée, et respecte les normes internationales les plus rigoureuses.

Cette répartition des fonds suscite des interrogations sur la transparence et la justification d’une telle rémunération pour l’entreprise prestataire. Le gouvernement par le biais du Ministre des Finances Monsieur Louis Paul MOTAZE, a cependant rassuré les députés de la nécessité de l’augmentation et de l’utilisation responsable des fonds collectés, le 12 juillet dernier.


Vers des solutions alternatives ?


Jusqu’ici, le gouvernement ne semble pas reculer quant à l’application très prochaine de cette nouvelle tarification malgré les voix qui s’élèvent dans la société civile et au sein des populations car qu’on veuille l’admettre ou non, malheureusement, cette augmentation constitue une charge considérable pour les familles à faible revenu.


De nombreuses personnes réclament une révision de cette augmentation ou la mise en place de mesures pour la rendre plus accessible aux populations défavorisées. Espérons que l’état prenne en compte les préoccupations légitimes de la population et trouve des solutions pour garantir l’accès à la CNI à tous les Camerounais sans discrimination.


Par Franck Péraise MBALLA

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