Vivre sur Mars n'est pas quelque chose dont Kelly Haston rêvait forcément petite. Pourtant, elle s'apprête à dédier à la planète rouge une année entière de sa vie.
Pour la Nasa, qui a interrogé et testé les candidats avec soin avant de les sélectionner, ces expériences de longue durée permettent d'évaluer le comportement d'un équipage dans un environnement isolé - avant qu'une vraie mission ne décolle.
J'ai vraiment hâte, mais je suis aussi réaliste. C'est un immense défi.
L'habitat, baptisé Mars Dune Alpha, a été imprimé en 3D par une entreprise américaine. Il fait 160 mètres carrés et comporte des chambres, une salle de sport et une ferme verticale pour faire pousser des légumes.
Groupe soudé
Cela correspond à beaucoup de mes objectifs dans la vie, explorer différentes manières de faire de la recherche.
L'entente sera nécessaire pour cette colocation un peu particulière, qui inclura ménage et préparation des repas.
Que se passera-t-il en cas d'urgence, par exemple médicale?
Mais pour des situations pouvant être réglées par l'équipage, des procédures sont prévues. La façon de leur annoncer un problème familial a aussi été pensée en amont.
Isolement
Sa plus grosse appréhension ? L'éloignement avec son concubin et ses proches. Elle ne pourra communiquer régulièrement avec eux que par email, et rarement recevoir une vidéo - jamais en direct.
Etre dehors, voir les montagnes ou la mer lui manqueront sûrement aussi, dit-elle.
Pour le reste, elle compte s'appuyer sur ses expériences passées, comme une mission scientifique en Afrique pour étudier les caractéristiques génétiques de grenouilles. Elle a passé plusieurs mois à dormir en voiture ou dans une tente, avec quatre personnes, sans téléphone portable fiable.
Spécialiste de biologie cellulaire, elle a travaillé ces dernières années pour des start-up en Californie, où elle a étudié. Sa spécialité: la recherche sur les cellules souches pour mieux combattre certaines maladies.
Une expérience d'un an simulant la vie sur Mars s'est déroulée en 2015-2016 à Hawaï. La Nasa y participait mais elle n'était pas directement aux manettes de ces missions nommées HI-SEAS.
Avec son programme Artémis, l'agence spatiale américaine a lancé le retour des humains sur la Lune, qui vise à préparer un voyage vers Mars - peut-être vers la fin des années 2030.