Comme la Côte d'Ivoire, vainqueur de la Guinée-Bissau (2-0) au match d'ouverture, les hommes d'Aliou Cissé ont échappé aux pièges tendus aux cadors depuis le début de la CAN.
Un but tôt marqué par le Marseillais Pape Gueye (4) et un carton rouge juste avant la pause pour le "Scorpion" Ebrima Adams (45+8), pour un coup de coude à Lamine Camara, ont facilité la tâche des Lions.
A dix contre onze, par 35 degrés, les courageux Scorpions n'ont pas pu piquer le Lion, comme l'espérait leur sélectionneur belge Tom Saintfiet.
Leur meilleure action est venue d'un coup franc de leur meilleur joueur Musa Barrow dans le petit-filet (17e). La Gambie, quart de finaliste surprise pour sa première CAN il y a deux ans, est mal partie pour rééditer son exploit.
En début de seconde période, une frappe croisée du talentueux messin Lamine Camara (52), le symbole de la relève du haut de ses 20 ans, a donné encore plus de confort aux Sénégalais.
Ils ont tout fait pour conjurer la malédiction des tenants du titre. Depuis que l'Egypte, championne 2010, a même manqué la qualification pour l'édition suivante, un seul champion d'Afrique a réussi à sortir de la phase de groupes: le Cameroun, en 2019, pour néanmoins s'arrêter dès les 8e de finale, battus par le Nigeria (3-2).
La chaleur n'a pas altéré l'ambiance dans un stade plutôt bien rempli, assurée notamment par deux kops - tribunes derrière les buts -, aux couleurs vert, jaune et rouge du Sénégal, chantant et dansant au son des tam-tams, mais sans vuvuzelas, ces cornes de brume qui avaient un peu phagocyté l'ambiance au Cameroun, il y a deux ans.
Les téléspectateurs eux n'ont pas pu tout voir, une panne des faisceaux satellites ayant coupé la retransmission du match pendant une bonne vingtaine de minutes en fin de première période.
Heureusement que la diffusion fonctionnait à nouveau lors du second acte: il aurait été dommage de rater la magnifique frappe enveloppée de Camara pour son doublé (86).
L’Angola est parvenu lundi à arracher un match nul face à l’Algérie (1-1), l’un des principaux favoris de la Coupe d'Afrique des nations, qui commence donc dans la douleur son parcours dans cette compétition.
L'Algérie, qui avait réalisé une CAN catastrophique en 2022 en ayant été éliminée dès le premier tour, alors qu'ils l'avaient remportée en 2019, a pourtant nettement dominée la première mi-temps du match, au stade de la Paix de Bouaké.
Le sélectionneur algérien Djamel Belmadi a fait un choix fort pour le premier match de son équipe en titularisant Baghdad Bounedjah à la pointe de l'attaque algérienne, à la place d'Islam Slimani, meilleur buteur de l'histoire de la sélection.
L'attaquant algérien a même failli doubler la mise d'un sublime retourné acrobatique, mais le but a été refusé pour hors-jeu (25e).
Les Angolais se sont tout de même procurés quelques occasions, mais sans danger pour le gardien algérien, trahis par un cruel manque de justesse technique.
En témoigne la frappe beaucoup trop croisée de Gelson Dala (42e), qui passe loin du cadre, alors qu'il avait fait la différence dans la surface après avoir été servi dans la profondeur par un coéquipier.
Mais au retour des vestiaires, les Palancas Negras (Antilopes noires) ont montré un tout autre visage en s'offrant un temps fort qui a débouché sur un pénalty, consécutif à une faute de Nabil Bentaleb sur le mollet de Mabululu.
Les Fennecs ont tenté, tout au long du reste de la seconde période, de reprendre l'avantage en menant des offensives rapides dans le sillage de Belaïli, et ce, jusqu'aux arrêts de jeu.
Dans les dernières secondes (90e+7), Farès Chaïbi a même failli trouver le chemin du but sur un coup-franc dangereux, juste devant la surface de réparation, joué en deux temps avec Riyad Mahrez, mais le portier angolais s'est interposé.
La Mauritanie et le Burkina Faso, les deux autres équipes qui composent ce groupe D, s'affronteront mardi (15h).
Le Cameroun à son tour a subi la dure loi des cadors en ce début de Coupe d'Afrique en concédant le nul contre la Guinée (1-1) malgré sa supériorité numérique pendant une mi-temps, lundi à Yamoussoukro.
Les "Lions Indomptables" ont pourtant dominé, surtout après l'exclusion du capitaine du "Syli National" François Kamano juste avant la pause.
Mais ils n'ont pu que répondre par Franck Magri (51) à un but initial de Mohamed Bayo (10), où les Camerounais se sont piégés tous seuls.
Sur un dribble trop audacieux devant sa surface, Olivier Kemen s'est fait déposséder du ballon par le pressing, et sa gourmandise a coûté un but à son équipe, malgré une première parade de Fabrice Ondoa.
Le gardien titulaire André Onana n'était pas sur la feuille de match. Il avait l'autorisation exceptionnelle de joueur un dernier match en club et a voyagé dans la nuit depuis Manchester après avoir affronté Tottenham avec United (2-2).
Après ce premier but, le Cameroun a mis le pied sur le ballon, et sa domination est devenue plus nette encore en seconde période en supériorité numérique.
Car comme trois heures plus tôt à peu près au même endroit pour Sénégal-Gambie, un jaune a été transformé en rouge par la VAR juste avant la pause.
Après le Gambien Ebrima Adams, la foudre est tombée sur Kamano, effondré, pour une semelle sur Franck Magri au centre du terrain. L'arbitre libyen Ibrahim Mutaz a opté pour l'exclusion près visionnage de l'action (45+3).
Réduite à dix, la Guinée de Kaba Diawara a fini par céder sur une tête piquée du Toulousain Magri, sur un centre de Georges-Kevin Nkoudou (51).
Le public a aussi parfois conspué les camerounais quand ils avançaient vers le but d'Ibrahim Koné, et a fini sur un ouf de soulagement après une balle de match pour Karl Toko Ekambi sauvée par Koné (88).