Depuis les premiers Jeux Olympiques dit du "renouveau" en Grèce en 1896, les questions géopolitiques ont souvent pesé sur la participation des nations. Un exemple notable remonte à cette époque où la délégation ottomane a décliné l'invitation, en raison des différends politiques, notamment frontaliers, avec la Grèce. Cette tendance, initiée par les Turcs, s'est poursuivie au fil des décennies, marquant des moments clés de l'histoire olympique.
Des boycotts ultérieurs ont également été motivés par des conflits géopolitiques, notamment ceux du Moyen-Orient et liés à la question de l'émancipation des peuples.
Les années suivantes ont également été marquées par des boycotts notables. En 1976 d'abord, vingt-deux pays africains ont quitté les Jeux de Montréal pour protester contre l'absence de sanctions contre la Nouvelle-Zélande, en raison de sa relation sportive avec l'Afrique du Sud de l'apartheid. Quatre ans plus tard, une soixantaine de pays musulmans ou proches des États-Unis ont décidé de boycotter les Jeux de Moscou après l'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique en 1979.
Pourtant, malgré la récurrence des crises internationales et des opérations militaires occidentales dans le monde musulman qui ont suivi l'effondrement du mur de Berlin, nous n'assistons plus à de boycotts notables. Aucun mouvement de boycott des jeux olympiques n'a été lancé, ni lors de la deuxième intifada, ni lors de l'invasion américaine de l'Irak, ni pour aucun autre évènement.
Que s'est-il passé pour que la fin de la guerre froide rime avec la fin du boycott olympique? Le multilatéralisme et la volonté de ne pas blesser un partenaire économique ont-t-ils eu raison de la solidarité internationale ? La soif d'exister sportivement est-elle plus forte que la vie des Gazaouis ?
Si le boycott souligne la manière dont les tensions géopolitiques peuvent interférer et avoir un impact, se taire et accepter qu'Israël puisse participer à cette édition des Jeux olympiques résonne comme une défaite de la morale et de l'engagement militant pour le droit des peuples à disposer d'eux mêmes.