Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
Le chef du mouvement tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, salue ses partisans à son arrivée au poste de police de Tunis, le 21 février 2023.
Rached Ghannouchi, ancien président de l'assemblée des représentants du peuple et leader du Mouvement Ennahdha, et l'ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, ont été condamnés à trois ans de prison dans le cadre d'une affaire où ils étaient accusés de "recevoir des fonds étrangers et des services de lobbying".
Le parti Ennahdha, considère cette décision comme injuste, soulignant qu'elle constitue un nouvel exemple d'
"injustice envers l'opposition"
. Dans un communiqué, le parti Ennahdha a exprimé son rejet de la
"condamnation injuste à l'encontre de M. Rached Ghannouchi et du Dr. Rafik Abdessalem"
.
Le communiqué précise que le parti, ainsi que ses dirigeants, croient
"en l'innocence [du] parti, en son attachement à la légalité et en la transparence, la précision ainsi qu'en la rigueur des procédures suivies".
Il ajoute que
"le Mouvement ne bénéficie d'aucune aide de fonds étrangers, possédant uniquement un compte bancaire appartenant au parti, qui est d'ailleurs suivi par les autorités compétentes".
Par ailleurs, le communiqué souligne que le Mouvement Ennahdha
"n'a aucune représentation à l'étranger et que l'adresse mentionnée dans l'acte d'accusation n'a aucun lien avec le parti. Tout comme les autres partis politiques, Ennahdha défend le droit des Tunisiens à manifester, la participation politique, l'engagement dans la vie politique et les principes de concurrence équitable".
Dans ce contexte,
"le parti Ennahdha affirme qu'il continuera à lutter contre toutes les injustices dont il fait l'objet".
Le communiqué affirme également que
"le Mouvement Ennahdha poursuivra son combat pour les acquis démocratiques et les libertés, tout en informant l'opinion publique sur le procès en partageant des informations sur l'historique de l'affaire".
Rached Ghannouchi, leader du Mouvement Ennahdha, et l'ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, ont été condamnés à trois ans de prison dans le cadre d'une affaire où ils étaient accusés de
"recevoir des fonds étrangers et des services de lobbying".
En juillet 2021, une enquête a été ouverte contre le Mouvement Ennahda et le parti Qalb Tounes (Au Cœur de la Tunisie) pour
"perception de fonds étrangers et de services de lobbying"
pendant la campagne électorale de 2019. Les accusations incluent un accord de 30 000 dollars entre le Mouvement Ennahdha et une société de lobbying basée aux États-Unis.
Le Mouvement Ennahdha réfute ces accusations. En décembre 2021, la présidente du bureau juridique du Mouvement Ennahdha, Zeineb Brahmi, a déclaré dans un communiqué concernant l'enquête en cours sur le prétendu ‘'soutien étranger'' lors des élections de 2019:
"Le juge d'instruction n'a porté aucune accusation de soutien étranger contre le parti. Le Mouvement n'a reçu aucun financement étranger et n'a signé aucun accord avec une société de lobbying pendant les élections de 2019. Nous avons rejeté toutes ces accusations. Comme indiqué dans le rapport de la Cour des comptes, il s'agit simplement des 40 dinars (15 dollars) payés par une femme résidant à l'étranger".
Rached Ghannouchi est en détention depuis le 17 avril pour différentes affaires. Un agent de police avait déposé une plainte contre lui pour
"insulte contre les forces de l'ordre après avoir utilisé le terme "tağut" lors d'un discours prononcé à l'occasion d'une cérémonie funéraire"
en février 2022. Dans le cadre de cette enquête, Ghannouchi avait été jugé sans être placé en détention.
Selon le verdict rendu par la chambre correctionnelle spécialisée dans les affaires de corruption près le Tribunal de première instance de Tunis, le parti Ennahdha devra également verser une amende de 1 170 470 dollars.
Ghannouchi, 82 ans, avait été arrêté le 17 avril 2023 et placé sous mandat de dépôt après avoir déclaré que la Tunisie serait menacée d'une
si les partis de gauche ou ceux issus de l'islam politique comme Ennahdha étaient écartés de la scène politique.
Le 15 mai, le chef de file du mouvement Ennahdha a été condamné à un an de prison pour
"apologie du terrorisme''
dans le cadre d'une autre affaire, à la suite d'une plainte l'accusant d'avoir traité les policiers de
, selon des médias locaux. Un tribunal tunisien avait durci en appel la peine à 15 mois de prison ferme.
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