Cette décision soutenue depuis plusieurs mois par les leaders mondiaux, allant de Xi Jipping à Emmanuel Macron, en passant par Joe Biden, devrait permettre à l'Afrique de renforcer son influence sur le processus de prise de décision sur des enjeux mondiaux, de participer aussi à l'élaboration de l'agenda international en y mettant les questions qui interpellent le continent. "Shaping the agenda" est un élément de la puissance et de l'influence qui fait défaut à l'Afrique, qui a souvent été reléguée au second plan sur des prises de décisions qui pourtant le concernent directement.
En juin dernier déjà lors du Sommet de Paris sur un Nouveau Pacte Financier Mondial, les présidents africains avaient fait valoir l'urgence de mettre en place une nouvelle architecture de l'économie mondiale, pouvant davantage prendre en compte les intérêts et les réalités des économies du Sud. Les institutions comme la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International ont largement été décriées par les leaders et chercheurs africains, qui voient dans leur mode de fonctionnement une certaine vétusté qui n'est pas compatible avec les préoccupations actuelles de l'Afrique et les mutations du système international depuis 1945.
Dans cette perspective aussi, les modes d'endettement du continent deviennent un sérieux problème. Selon la Banque Mondiale en effet, 20 pays africains sont en situation ou en voie de surendettement.
Jusqu'à présent, l'Afrique du Sud était le seul pays africain membre du G20. L'intégration de l'Afrique à travers l'UA permettra de renforcer l'inclusivité du groupe par rapport aux pays du Sud. Avec une population de 1,4 milliard d'habitants, l'Afrique se positionne comme un acteur marquant, autant que l'Inde ou la Chine.