La Türkiye proche d’une percée sur la levée des sanctions américaines liées au système S-400

La rédaction avec
17:377/12/2025, Sunday
MAJ: 7/12/2025, Sunday
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Le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan a répondu aux questions de Patrick Wintour, rédacteur en chef de la rubrique diplomatie du journal The Guardian, lors d'une session intitulée "Newsmaker Interview" organisée dans le cadre du 23e Forum de Doha, qui s'est tenu dans la capitale qatarienne.
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Le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan a répondu aux questions de Patrick Wintour, rédacteur en chef de la rubrique diplomatie du journal The Guardian, lors d'une session intitulée "Newsmaker Interview" organisée dans le cadre du 23e Forum de Doha, qui s'est tenu dans la capitale qatarienne.

Ankara est sur le point de résoudre son différend avec Washington à propos des sanctions américaines imposées en raison de l’achat par la Türkiye d’un système de défense aérienne russe S-400, a déclaré samedi le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, à l’agence Reuters.

En marge du Forum de Doha, Fidan a indiqué que les discussions avec les États-Unis progressent et s’est dit optimiste quant à leur issue, ajoutant
: "Je pense que nous trouverons bientôt un moyen de lever cet obstacle."

Imposées en 2020 dans le cadre de la loi américaine CAATSA (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act), ces sanctions ont pesé sur les relations entre Washington et Ankara pendant près de cinq ans.


S’agissant du Moyen-Orient, Fidan a estimé que laisser le plan de cessez-le-feu à Gaza soutenu par les États-Unis s’arrêter avant sa prochaine étape constituerait un
"énorme échec
" pour le monde et pour Washington, soulignant que le président Donald Trump pilote personnellement cette initiative.

Il a affirmé que le Hamas ne pourrait accepter un désarmement que si une administration civile palestinienne crédible et une force de police dûment contrôlée et formée étaient mises en place, précisant que le mouvement est disposé à transférer l’autorité sur l’enclave.


"Tout d’abord, nous devons constater que le comité palestinien composé d’experts techniques prend en main l’administration de Gaza, puis nous devons voir la formation d’une force de police chargée d’assurer la sécurité du territoire, encore une fois, par les Palestiniens, pas par le Hamas",
a expliqué Fidan.

Des pourparlers se poursuivent pour faire avancer la prochaine phase du plan soutenu par Washington visant à mettre fin à la guerre qui dure depuis deux ans à Gaza.


Fidan a indiqué que la police de Gaza opérerait avec l’appui d’une force internationale de stabilisation en préparation. Il a ajouté que Washington exerce une pression sur Israël concernant la demande de la Türkiye de rejoindre cette mission, soulignant qu’Ankara est prête à déployer des troupes si nécessaire.


"Il ne peut y avoir qu’une seule armée"
en Syrie


Interrogé sur l’accord conclu en mars dernier qui envisageait l’intégration des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans l’appareil d’État syrien, Fidan a affirmé que les messages récents des FDS montrent qu’elles n’avaient « aucune intention » de respecter l’accord et tentaient au contraire de le contourner.


Il a insisté sur l’unité du commandement militaire, déclarant :
"Je pense qu’ils (les FDS) doivent comprendre que le commandement et le contrôle doivent provenir d’un seul endroit. Il ne peut y avoir deux armées dans un même pays. Il ne peut donc y avoir qu’une seule armée, une seule structure de commandement… Mais pour l’administration locale, ils peuvent parvenir à un autre type d’arrangement ou d’entente."

Près d’un an après la chute du président Bachar al-Assad, Fidan a souligné que certaines questions liées aux droits des minorités restent ouvertes, rappelant que le soutien de la Türkiye à la nouvelle direction syrienne n’est pas un
"chèque en blanc"
pour quelque forme de répression que ce soit.

Il a noté que Damas entreprenait des démarches en faveur de la cohésion nationale, tout en estimant que les
"politiques de déstabilisation"
d’Israël demeurent l’obstacle principal.

Israël a mené plusieurs frappes dans le sud-ouest de la Syrie cette année, affirmant qu’elles visaient des menaces militantes et qu’elles avaient pour objectif de protéger la population druze proche de la frontière.


Mardi, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a déclaré qu’il s’attendait à ce que la Syrie mette en place une zone tampon démilitarisée s’étendant de Damas jusqu’à la frontière.


Concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, Fidan a indiqué que la proposition initiale en 28 points de Washington pour mettre fin au conflit ne devait être considérée que comme
"un point de départ",
précisant que l’initiative prend désormais forme dans un format différent. Il a ajouté que les efforts de médiation américaine
"suivent la bonne voie".

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