Le premier anniversaire de la Révolution syrienne

09:418/12/2025, lundi
MAJ: 8/12/2025, lundi
Aydın Ünal

En Syrie, tout a commencé le 15 mars 2011, lorsque des élèves de Dera ont inscrit sur le mur de leur école : "Docteur (Bachar el-Assad), c’est ton tour". Lorsque l’Armée ottomane s’est retirée en 1918, la Syrie a été occupée par la France jusqu’en 1946. En partant, Paris a laissé derrière elle ses relais : le pays a été gouverné par divers dictateurs jusqu’en 1970. Cette année-là, Hafez el-Assad a pris le pouvoir par un coup d’État et, comme ses prédécesseurs, a dirigé la Syrie par la répression,

En Syrie, tout a commencé le 15 mars 2011, lorsque des élèves de Dera ont inscrit sur le mur de leur école : "Docteur (Bachar el-Assad), c’est ton tour".


Lorsque l’Armée ottomane s’est retirée en 1918, la Syrie a été occupée par la France jusqu’en 1946. En partant, Paris a laissé derrière elle ses relais : le pays a été gouverné par divers dictateurs jusqu’en 1970. Cette année-là, Hafez el-Assad a pris le pouvoir par un coup d’État et, comme ses prédécesseurs, a dirigé la Syrie par la répression, la brutalité et les massacres.
Sa mort en 2000 a porté son fils Bachar au pouvoir, sans que rien ne change dans la réalité du pays.

L’insurrection qui a débuté à Dera en 2011 a rapidement été soutenue par une large frange de la population, ébranlant la dictature.
Bachar el-Assad a tenté d’écraser la contestation dans le sang, mais il n’était plus en mesure d’arrêter la vague qui montait.
C’est alors que la Russie, l’Iran et Israël sont intervenus. En treize ans, les exactions du régime ont coûté la vie à 600 000 Syriens, et près de dix millions d’habitants ont dû quitter leur pays. Le pays s’est retrouvé dévasté, réduit à des ruines.

Face à cela, La Türkiye a poursuivi pendant treize ans une politique patiente et cohérente pour empêcher l’établissement d’enclaves terroristes à sa frontière sud, protéger les civils et soutenir la résistance. Cette ligne résolue a permis au soulèvement syrien de survivre.

Le 27 novembre 2024, les moudjahidines d’Idlib se sont mis en mouvement. Le 30 novembre, Alep est tombée, suivie de Hama le 5 décembre et de Homs le 7 décembre.


L’effondrement du régime et une année de recomposition


Il y a un an jour pour jour, le 8 décembre, les moudjahidines sont entrés à Damas. La Russie, absorbée par la guerre en Ukraine, n’a pas résisté. Les milices pro-iraniennes et le Hezbollah ont fui le pays après avoir laissé derrière eux des crimes qui ne seront jamais oubliés. Assad, lui, s’est échappé en douce, embarquant pour la Russie sans prévenir personne.


Ainsi, un pays dirigé depuis 1918 par des forces d’occupation étrangères et leurs relais dictatoriaux, un pays écrasé depuis cinquante-quatre ans par la dynastie Assad, a enfin retrouvé son indépendance.


La Révolution du 8 Décembre a inspiré bien au-delà de ses frontières : pour les opprimés de Syrie, pour les dix millions de réfugiés dans les pays voisins, mais aussi pour tous les peuples qui résistent à l’injustice, et en particulier pour les musulmans dont la confiance avait été profondément entamée. La victoire a démontré que la patience, la détermination, le courage et l’espoir pouvaient triompher de l’impossible, suscitant admiration et enthousiasme à travers le monde.


Aujourd’hui, la Révolution fête sa première année. Le territoire syrien n’est pas encore entièrement libéré : il reste des zones non contrôlées, de la fragilité, des risques et des menaces. Mais sous la direction d’Ahmed al-Sharaa, un chemin ferme et cohérent a permis d’avancer en un an. Les sanctions et restrictions se lèvent progressivement, les États-Unis comme la Russie acceptent désormais la nouvelle réalité, et les pays voisins — au premier rang desquels La Türkiye — soutiennent la stabilité du processus révolutionnaire. Les réfugiés commencent à rentrer. Lentement mais sûrement, la Syrie se relève.


Cette année a cependant révélé l’obstacle principal : Israël.
La plus grande organisation terroriste du monde attise les divisions en soutenant la minorité alaouite au littoral, la minorité druze au sud, et en parrainant la structure PKK/PYD au nord-ouest. L’objectif est clair : maintenir une Syrie divisée, instable et affaiblie. Damas fait désormais face à un agenda crucial : mettre fin au terrorisme israélien et déjouer ses projets de morcellement du pays. Avec l’appui de La Türkiye, ce défi pourra être relevé.

Cette année a aussi montré qu’il n’est jamais aisé de bâtir un État souverain et indépendant dans une région marquée par les ingérences. L’élan révolutionnaire syrien inquiète les dictatures voisines, et il est évident que les puissances occidentales — qui ont occupé la région dès 1918 — n’accueillent pas favorablement l’émergence d’un pays indépendant. Dans ce contexte, il est difficile de ne pas comprendre les ajustements rapides d’Ahmed al-Sharaa :
la priorité absolue est la survie de la Syrie.
Une fois debout, le noyau révolutionnaire pourra toujours se régénérer.

Le véritable tournant pour la reconstruction viendra lorsque la structure PKK/YPG — qui ne subsiste que grâce à la protection israélienne dans le nord — s’effondrera. Un an après la libération de Damas, cet obstacle demeure. Le temps qui passe ne fait que renforcer ce réseau terroriste, qui constitue une menace autant pour la Syrie que pour La Türkiye. Il devient urgent d’y mettre fin.


La vérité, c’est que depuis la reconquête de Damas, aucun moment de joie ou de victoire n’a surpassé cet instant historique. Pourtant, voir la Révolution tenir debout malgré tant d’ennemis, internes et externes, reste en soi un succès. Le chemin devant la Syrie est encore long, mais avec nos prières et notre soutien, qu’il mène inshallah à la victoire finale.


Que la Révolution syrienne du 8 décembre soit bénie. Paix aux moudjahidines et au peuple syrien.
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