Namibie: des bureaux de vote rouvrent malgré les protestations de l'opposition

14:0429/11/2024, vendredi
AFP
Une femme vote dans un bureau de vote à Windhoek le 29 novembre 2024, lors d'un vote prolongé suite aux élections générales du pays.
Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP
Une femme vote dans un bureau de vote à Windhoek le 29 novembre 2024, lors d'un vote prolongé suite aux élections générales du pays.

Les Namibiens ont repris le chemin des urnes ce vendredi à partir de 07H00 locales (05H00 GMT) dans 36 bureaux rouverts pour deux jours, suite aux dysfonctionnements ayant marqué les élections de mercredi.

Ces scrutins, marqués par de longues files d'attente, n'ont pas permis à de nombreux électeurs de voter, suscitant colère et protestations, notamment de l'opposition.

Tensions croissantes dans un pays habituellement paisible


Mercredi, des électeurs ont attendu jusqu’à douze heures pour voter, certains renonçant face à l’attente interminable. Une situation qui a renforcé les critiques de l’opposition, qualifiant ces élections de
"simulacre"
.

Devant le seul bureau rouvert dans la région de la capitale Windhoek, une soixantaine de personnes attendaient déjà avant l’ouverture. Parmi eux, Kluivert Muuondjo, étudiant de 21 ans, était arrivé à 04H30, après avoir abandonné la veille à 23H00 en raison d’examens.

"Tout le monde va avoir l'opportunité de voter"
, espère le jeune homme, tout en exprimant ses craintes face à l’afflux massif d’électeurs dans certains bureaux. En Namibie, les citoyens peuvent voter dans n’importe quel bureau du pays, une disposition qui aggrave parfois les encombrements.

Opposition en alerte face à la Swapo


Le mécontentement est particulièrement dirigé contre la Swapo, parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1990. Le chômage des jeunes, les inégalités croissantes et un désir de renouvellement politique érodent progressivement son soutien populaire.


Netumbo Nandi-Ndaitah, candidate de la Swapo et en lice pour devenir la première femme présidente du pays, pourrait se retrouver face à un second tour inédit, une première dans l’histoire politique de la Namibie.

Christine Aochamus, secrétaire générale du principal parti d’opposition, les Patriotes indépendants pour le changement (IPC), a annoncé que les responsables de l’opposition donneront leur
"position commune"
vendredi matin après une nouvelle réunion.

Des citoyens frustrés


Pour beaucoup, les dysfonctionnements électoraux témoignent d’une mauvaise organisation, voire d’une tentative de décourager les électeurs.
"Il n'y a que 1,5 million d’électeurs inscrits, et on se retrouve avec ce chaos ? C'était pour décourager les gens"
, dénonce Ensley Engermund, un agent de sécurité de 49 ans, qui avait renoncé mercredi après avoir tenté de voter dans quatre bureaux différents.

La Namibie, pays riche en uranium mais confronté à des défis sociaux majeurs, voit sa tradition démocratique mise à l'épreuve par ces élections tendues.


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