Crédit Photo : Hassan JARRAH / AFP
Des personnes attendent à l'entrée du poste frontière d'Al-Masnaa, à l'est du Liban, avec la Syrie, le 3 janvier 2025, après que la Syrie a imposé de nouvelles restrictions à l'entrée des citoyens libanais.
Le ministre libanais de l'Intérieur a déclaré vendredi que Beyrouth cherchait une solution avec les nouvelles autorités syriennes, après que deux responsables de la sécurité ont indiqué que la Syrie avait imposé des restrictions à l'entrée des citoyens libanais.
Ces restrictions ont été mises en place après un accrochage armé, selon les deux responsables de sécurité libanais.
Il s'agit du premier incident du genre depuis la prise du pouvoir par une coalition armée dominée en Syrie le 8 décembre.
"Des efforts sont en cours pour résoudre le problème des citoyens libanais empêchés d'entrer en Syrie"
, a déclaré Bassam Mawlawi.
Il a précisé que la Sûreté générale du Liban était en contact avec
pour régler la situation.
Plus tard, le Premier ministre libanais Najib Mikati a indiqué, selon un communiqué de son bureau, qu'il avait eu un entretien téléphonique avec le dirigeant syrien, Ahmed al-Chareh, au cours duquel les deux hommes avaient notamment parlé des affrontements à la frontière.
Dans un communiqué, l'armée libanaise a annoncé qu'un de ses soldats avait été blessé par
"des tirs d'hommes syriens"
sur une de ses patrouilles qui était en train de
"fermer un point de passage illégal"
vendredi.
"Eviter de tels incidents"
Selon une source militaire libanaise, des hommes armés syriens ont été brièvement arrêtés par les autorités libanaises à la suite de cet accrochage.
Un responsable de la Sûreté générale libanaise a indiqué, sous couvert d'anonymat, que le côté libanais avait été
"surpris par la fermeture de la frontière"
devant des Libanais, sans en avoir été notifié à l'avance.
Une source de sécurité au principal poste-frontière entre les deux pays, Masnaa, a précisé que les autorités syriennes avaient
"introduit de nouvelles mesures"
restreignant l'entrée des Libanais ne possédant pas de permis de résidence en Syrie.
Jusqu'à présent, les Libanais n'avaient pas besoin de visa pour entrer en Syrie et pouvaient y pénétrer en présentant leur carte d'identité.
Un voyageur a confirmé, sans vouloir donner son identité, que des Libanais étaient refoulés du côté syrien de la frontière s'ils n'avaient pas les documents nécessaires.
L'armée libanaise a indiqué dans un communiqué sur X que des combats avaient opposé ses soldats et des Syriens armés à la frontière, après que les forces armées ont tenté de
"fermer un passage illégal"
, et a fait état de cinq soldats blessés.
"Les Syriens ont tenté d'ouvrir le passage à l'aide d'une pelleteuse, ce qui a conduit le personnel de l'armée à tirer des coups de semonce en l'air. Les Syriens ont ouvert le feu sur le personnel de l'armée, blessant l'un d'eux et provoquant un affrontement"
, a précisé l'armée.
Après la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre, des hommes armés s'étaient postés du côté syrien de la frontière mais ne tamponnaient pas les passeports.
Dans son communiqué, M. Mikati affirme que M. Chareh avait indiqué que la Syrie avait
"pris toutes les mesures nécessaires pour rétablir le calme à la frontière et éviter que de tels incidents ne se reproduisent"
. Il a également dit avoir été invité à une visite officielle à Damas.
Aucune visite officielle n'a pour le moment eu lieu depuis la chute du Bachar al-Assad entre la Syrie et le Liban, qui a souffert pendant des décennies de l'ingérence du clan Assad auquel sont imputées de nombreuses violences, notamment de multiples assassinats.
Ahmad al-Chareh avait promis le 22 décembre que son pays n'exercerait plus d'influence
au Liban et respecterait la souveraineté de son voisin.
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