Des dizaines de supporters se sont rassemblés au siège de campagne de M. Ghazouani à Nouakchott dans un concert de klaxons après l'annonce des résultats de l'élection de samedi par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
S'ils sont confirmés, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, militaire de carrière de 67 ans élu une première fois en 2019, dirigera cinq ans de plus ce vaste pays désertique à la charnière entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, espace de stabilité dans un Sahel troublé par le terrorisme et les coups d'État, et futur producteur de gaz.
Biram Dah Abeid, connu pour son engagement contre l'esclavage qui subsiste dans son pays, a dit attendre les résultats fournis par ses propres équipes avant de mettre à exécution la menace d'appeler à descendre dans la rue.
Certains de ses supporters ont brûlé des pneus et des poubelles et perturbé la circulation dimanche soir dans certains quartiers de la capitale, où la présence policière s'est fortement accrue.
Le candidat islamiste de Tawassoul, premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, se classe troisième avec 12,78 % des suffrages.
Les Mauritaniens ont donc choisi la continuité à la tête de leur pays de 4,9 millions d'habitants qui n'a plus connu d'attaque terroriste sur son sol depuis 2011, alors qu'elles abondent au Mali voisin et ailleurs au Sahel.
M. Ghazouani a fait de l'aide aux plus démunis et à la jeunesse un de ses chantiers prioritaires. En Mauritanie, les moins de 35 ans, qui représentent plus de 70 % de la population, partent de plus en plus vers l'Europe ou les États-Unis, poussés par l'espoir d'une vie meilleure.
Après un premier mandat entravé par l'épidémie de Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine, M. Ghazouani espère réformer davantage grâce à des perspectives économiques favorables.
Aucun incident majeur n'a été signalé au cours de la présidentielle marquée par un taux de participation en baisse par rapport à 2019, s'élevant à environ 55,5 %.
La Mauritanie a connu une succession de coups d'État de 1978 à 2008, avant que l'élection de 2019 ne marque la première transition entre deux présidents élus.