Macron appelle à "aider la Tunisie à retrouver de la stabilité politique" et à conclure un accord avec le FMI
10:0325/03/2023, samedi
MAJ: 25/03/2023, samedi
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Emmanuel Macron, Président de la République française lors de la conférence de presse tenue à l’issue du Conseil européen à Bruxelles. Crédit Photo: AA
Le président français, Emmanuel Macron, a appelé vendredi, depuis la capitale belge Bruxelles, à "aider la Tunisie à retrouver de la stabilité politique" et à conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).
Macron s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du Conseil européen à Bruxelles.
À la question de savoir s’il partageait l’analyse italienne selon laquelle l’effondrement de la Tunisie entraînerait une catastrophe humanitaire, Macron a déclaré :
"Nous avons eu une très bonne discussion avec la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni hier soir
(…)
nous avons évoqué en effet la situation en Tunisie où la très grande tension politique, la crise économique et sociale qui sévit, en l'absence encore d'accord avec le Fonds monétaire international, sont très préoccupantes".
Le dirigeant français estime que cette situation
"conduit d'abord à une crise pour la Tunisie elle-même, une très grande déstabilisation du pays et de la région et en effet, une pression migratoire accrue sur l'Italie et sur l'Union européenne".
Macron a appelé à
"agir ensemble"
au niveau européen pour
"pouvoir aider la Tunisie à retrouver de la stabilité politique à, nous l’espérons, trouver un accord avec le FMI et aussi à engager des voies de coopération dont l'une des composantes est la maîtrise de l'émigration depuis la Tunisie".
Selon le chef d’État français,
"il faut d'abord comme objectif premier; stabilité et chemin de croissance pour la Tunisie, dans le contexte très fragile où ce pays se trouve, mais il nous faut aussi à très court terme, réussir à stopper les flux migratoires qui partent de Tunisie et qui accroissent la pression sur l'Italie et le reste de l’Europe".
"Sur ce sujet-là, je crois que nous avons des coopérations concrètes que nous pouvons avoir à la fois dans le dialogue avec le président tunisien et son gouvernement, avec le FMI, mais aussi parce que nous-mêmes en tant que pays, pouvons faire sur le plan bilatéral et avec l'Union européenne pour la Tunisie",
a-t-il conclu.
Pour rappel, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, avait alerté, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, tenue lundi 20 mars à Bruxelles, que
"La situation en Tunisie est très dangereuse".
"Si la Tunisie s'effondre, cela risque de provoquer des flux migratoires vers l'UE et entraîner une instabilité dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Nous voulons éviter cette situation"
, avait-il insisté.
Tunis a rejeté les propos de Borrell, les qualifiant de
"sélectifs"
et
"disproportionnés".
La Tunisie connaît une grave crise économique, exacerbée par les répercussions de la pandémie de coronavirus, et le coût élevé de l'importation d'énergie et de matières premières, suite à la crise russo-ukrainienne.
La note souveraine de la Tunisie a été abaissée au rang de
"risque élevé"
par l’agence de notation Moody’s, qui évoque un
"risque de défaut de paiement de la dette".
Tunis négocie depuis plusieurs mois avec le FMI pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars.
Cependant, les discussions entre les deux parties sont au point mort depuis un accord de principe annoncé mi-octobre.