Les tracteurs dans les rues de Paris avant l'ouverture du Salon de l'Agriculture

La rédaction
16:5223/02/2024, vendredi
MAJ: 23/02/2024, vendredi
AFP
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Les agriculteurs manifestent sur le Pont Mirabeau avant l'ouverture du 60e Salon international de l'agriculture, à l'ouest de Paris, en France, le 23 février 2024.
Crédit Photo : MIGUEL MEDINA / AFP
Les agriculteurs manifestent sur le Pont Mirabeau avant l'ouverture du 60e Salon international de l'agriculture, à l'ouest de Paris, en France, le 23 février 2024.

Les tracteurs défilent vendredi dans les rues de Paris à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture, dans un climat, comme dans d'autres pays européens, de vif mécontentement du monde paysan.

Le président Emmanuel Macron, qui propose samedi un grand débat aux agriculteurs, a de surcroît suscité l'ire de leurs syndicats en y invitant un collectif écologiste, les Soulèvements de la Terre, avant de faire marche arrière face à la polémique.


Le président du puissant syndicat majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau, a refusé vendredi de prendre part à ce débat, en déplorant l'invitation
"particulièrement cynique"
de ce collectif que le gouvernement entendait il y a peu dissoudre.

Je ne sais pas si le président de la République s'amuse à diviser le monde agricole.

"Inviter un collectif dont la dissolution a été demandée par ce gouvernement, pour nous, c'est une provocation inacceptable pour les agriculteurs"
, a réagi le secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Hervé Lapie, cité par la presse française.

Pour lui, l'invitation des Soulèvements de la Terre montre que l'exécutif n'a
"rien compris aux problématiques des agriculteurs".

Face aux réactions de colère et d'incompréhension des syndicats, l'Élysée avait pourtant rapidement reculé, annonçant jeudi soir que le collectif n'était finalement plus invité,
"pour garantir la sérénité des débats".

Pour Hervé Lapie, en invitant Les Soulèvements de la Terre au grand débat, le mal est déjà fait:


La provocation du monde agricole a été à son comble. Les agriculteurs ne comprendraient pas qu'on puisse y participer.

Hervé Lapie, se veut rassurant:
"Depuis quatre mois, on a fait la démonstration qu'on était en capacité d'organiser des actions syndicales respectables, responsables, déterminées, qui respectent les biens et les personnes. On attend une vraie réponse du président de la République",
a-t-il expliqué.

Ce nouveau soubresaut dans la crise qui traverse le monde agricole depuis le début de l'année percute l'ouverture du Salon de l'agriculture. 


Cortèges de tracteurs


En tout, quelques centaines de personnes, responsables syndicaux, industriels et dirigeants d'associations environnementales ou de la grande distribution sont attendues au débat, a indiqué jeudi l'Élysée.


Le président du Salon de l'agriculture, Jean-Luc Poulain, a confié à l'AFP s'attendre à des échanges
"virils"

Les diverses annonces du gouvernement et de l'Union européenne depuis le début du mouvement de fronde des agriculteurs semblent les laisser sur leur faim.

Blocages de routes et contrôles dans les supermarchés: les actions coup de poing ont repris de plus belle mercredi après une intervention du Premier ministre Gabriel Attal récapitulant les chantiers engagés ces dernières semaines pour améliorer et simplifier la vie des agriculteurs, sur les pesticides, les saisonniers ou la rémunération. 


Au niveau national, les services de renseignements constatent, selon une source policière, que la base du monde agricole reste
"assez difficile à canaliser en particulier dans certains départements".

Deux cortèges de tracteurs différents défilent vendredi à Paris. Une trentaine de tracteurs s'est réunie dans la matinée avant d'avancer vers le centre de la capitale.


Le second se terminera devant le Salon de l'agriculture en début de soirée, avant l'ouverture des portes samedi. 


"Un temps festif"


La FNSEA reconnaît que le salon se présente cette année
"comme un temps éminemment politique"
. Mais l'organisation souhaite aussi que l'événement reste un
"temps festif".

Malgré le contexte difficile, le salon n'a pas dérogé à la tradition: sa vache égérie, Oreillette, une Normande de cinq ans, est descendue vendredi matin de sa bétaillère devant une nuée de journalistes, a reniflé le bitume du parc des expositions de la Porte de Versailles, puis été amenée vers la salle où elle sera présentée en majesté pendant les neuf jours du salon.


"Je suis moins stressé maintenant qu'elle est arrivée"
, a souligné son propriétaire, François Foucault. 

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