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Le Premier ministre taïwanais renvoie pour examen les lois controversées du Parlement pour étendre son pouvoir

16:0431/05/2024, Cuma
AFP
Le premier ministre taïwanais Cho Jung-tai, du Parti démocrate progressiste (DPP), prononce son premier discours de politique générale lors d'une session du Parlement à Taipei, le 31 mai 2024.
Crédit Photo : Sam Yeh / AFP
Le premier ministre taïwanais Cho Jung-tai, du Parti démocrate progressiste (DPP), prononce son premier discours de politique générale lors d'une session du Parlement à Taipei, le 31 mai 2024.

Le Premier ministre taïwanais a annoncé vendredi que les lois controversées destinées à étendre les prérogatives du Parlement lui seront renvoyées pour examen, invoquant des inquiétudes quant à leur constitutionnalité, trois jours après leur adoption qui a provoqué une contestation populaire.

Les lois pourraient être
"inconstitutionnelles et irréalisables"
, a déclaré Cho Jung-tai lors de son premier discours de politique générale.

Vendredi de la semaine dernière, au plus fort des manifestations, des dizaines de milliers de personnes avaient encerclé le Parlement, sous une pluie battante, pour exiger que les élus renoncent à toutes ces propositions de loi. Cho Jung-tai a ajouté:

"La population a fait part de ses nombreux doutes quant à la violation du principe de séparation des pouvoirs de ces lois, et le fait qu'elles puissent empiéter sur leurs droits et intérêts"
, a ajouté Cho Jung-tai.

Selon la Constitution taïwanaise, si l'exécutif estime qu'un projet de loi, bien qu'adopté, soit
"difficile à exécuter"
, il peut le renvoyer pour examen aux parlementaires dans un délai de 10 jours.

Les textes adoptés mardi ont été présentés par le Kuomintang (KMT), le plus grand parti d'opposition taïwanais, largement considéré comme le plus favorable à Pékin, malgré son histoire. Plusieurs de ses membres ont quitté l'hémicycle après les déclarations du ministre, ont indiqué des médias locaux.

Lai Ching-te, investi le 20 mai dans les fonctions de président de Taïwan, est issu du Parti démocrate progressiste (PDP) qui défend la souveraineté de Taïwan mais a perdu la majorité au Parlement à l'issue des élections de janvier. En vertu des nouvelles lois, le président doit prononcer un discours sur
"l'état de la nation"
et répondre aux questions des parlementaires, une première.

L'assemblée pourrait aussi exercer son
"pouvoir d'investigation"
en demandant à toute personne, organisation ou entreprise publique ou privée concernée par une enquête de lui fournir des informations.

En cas de refus, blocage ou dissimulation d'informations, une amende pouvant aller jusqu'à 3.100 dollars américains (2.849 euros) peut être infligée. L'
"outrage au Parlement"
, punissable d'une forte amende, a aussi été introduit.

Ces dernières semaines, les députés taïwanais se sont écharpés lors de sessions parlementaires agitées, laissant augurer des difficultés pour le nouveau président Lai Ching-te.


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