L'armée russe dit avancer "dans toutes les directions" en Ukraine

La rédaction
16:441/12/2023, Cuma
AFP
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Crédit photo: ALEXANDER NEMENOV / AFP
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Crédit photo: ALEXANDER NEMENOV / AFP

L'armée russe avance "dans toutes les directions" en Ukraine, a assuré vendredi le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, ses forces accentuant la pression sur le front oriental après l'infructueuse contre-offensive estivale ukrainienne.

"Nos militaires agissent avec compétence et détermination, occupent une position plus favorable, et étendent leurs zones de contrôle dans toutes les directions"
, a-t-il affirmé.

Les capacités de combat des Ukrainiens ont été
"considérablement réduites"
après leur contre-offensive, a-t-il dit.

La contre-offensive ukrainienne, déclenchée cet été après des mois de préparatifs, s'est figée dans le Sud et l'Est, sans progressions d'ampleur ni espoir de percée.


Et, depuis de début de l'automne, ce sont les forces russes qui montrent qu'elles ont encore des ressources en lançant des attaques.


Les soldats de Moscou attaquent sans relâche Avdiïvka, une ville industrielle de la banlieue de Donetsk qu'ils cherchent à encercler.

La localité, prise brièvement en 2014 par des séparatistes pro-russes, est devenue au fil du temps un symbole de la résistance ukrainienne.


Elle constitue depuis la ligne de front dans la région et les Russes ont
"considérablement accru"
leur activité ces derniers jours, avait indiqué mercredi Oleksandre Tarnavsky, le commandant ukrainien responsable de la zone d'Avdiïvka.

Vendredi, il a assuré que les Ukrainiens
"tiennent fermement les lignes",
infligeant encore et toujours des pertes importantes aux Russes, qui lancent, selon lui, des attaques à l'aide de blindés mais aussi par vagues humaines.

Un village


Plus au nord, la Russie a revendiqué cette semaine la conquête d'un petit village près de Bakhmout, ville conquise au printemps par le groupe paramilitaire Wagner mais toujours théâtre d'une bataille infernale qui a commencé à l'été 2022.

L'AFP n'était pas en mesure de vérifier ces affirmations de manière indépendante, mais les forces russes n'avaient plus revendiqué d'avancée dans cette zone depuis le printemps.


Dans l'ensemble, la ligne de front n'a que peu bougé depuis un an et la libération de Kherson par les soldats ukrainiens le 11 novembre 2022. 


Malgré l'apport d'armes occidentales, l'offensive ukrainienne d'été s'est soldée par un échec face à la solidité des lignes de défense russes.


L'armée russe contrôle près de 20% du territoire ukrainien.  

Les autorités ukrainiennes craignent qu'en cas d'entrée de la guerre dans une impasse durable l'aide de l'étranger puisse se tarir, d'autant que des appels en ce sens se font entendre dans plusieurs pays à commencer par les États-Unis, principal soutien de Kiev. 


Les forces russes continuent, elles, de bombarder chaque nuit des villes d'Ukraine. 


Sabotages en Russie


Dans la nuit de jeudi à vendredi,
"l'ennemi a utilisé deux missiles Kh-59 et 25 drones d'attaque Shahed 136/131"
, a indiqué l'armée de l'air ukrainienne, affirmant avoir abattu 18 drones et un missile au-dessus des régions méridionales.

Elle n'a pas indiqué si la Russie était parvenue à toucher ses cibles.


L'Ukraine de son côté lance régulièrement des drones en direction du territoire russe, certains atteignant même Moscou. Ils sont généralement abattus par la défense anti-aérienne russe, faisant des dégâts limités. 


Moscou comme Kiev n'ont jamais dit si ces appareils étaient lancés depuis l'Ukraine, par des agents en territoire russe ou les deux. 


Mais les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé vendredi avoir arrêté un ressortissant russo-italien, l'accusant
"d'actes de sabotage sur le territoire russe pour le compte des services spéciaux ukrainiens".

Il est notamment accusé d'avoir lancé une attaque de drones en juillet contre l'aérodrome militaire de Diaguilevo, dans la région de Riazan, à environ 200 km au sud-est de Moscou.


Il est aussi suspecté d'avoir fait dérailler en novembre un train de marchandises.


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