Avec 22% des votes comptabilisés à 15h00 GMT, le Congrès national africain (ANC) se plaçait sous la barre fatidique des 50% avec 43,5% des suffrages exprimés, selon la Commission électorale (IEC).
Le plus grand parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA, centre libéral), cumulait moins de 25%. Les radicaux de gauche des Combattants pour la liberté économique (EFF) rassemblaient près de 9% des voix et le petit parti Umkhonto We Sizwe (MK) du sulfureux ex-président Jacob Zuma un peu plus de 8%. Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant le week-end.
Ces résultats partiels reflètent pour l'instant les prévisions des experts et enquêtes d'opinion des dernières semaines.
Pour nombre des 62 millions de Sud-Africains, le parti qui avait promis lors des premières élections multiraciales en 1994 l'éducation, l'eau et un toit pour tous, n'a pas tenu ses engagements : la criminalité atteint des records, la pauvreté et les inégalités vont croissant.
Le quotidien est aussi rongé par des coupures d'eau et d'électricité. Et les affaires de corruption impliquant ses hauts responsables ont fini d'entamer une confiance déjà mise à mal.
Dans le centre de Johannesburg, des télévisions allumées dans les boutiques font défiler en direct tendances et projections au lendemain du scrutin. Les clients affairés passent en jetant un rapide coup d'œil.
L'ANC, qui détient actuellement 230 sièges de députés (57,5%), devrait rester le plus gros parti au Parlement. Mais s'il passait sous la barre des 50% des votes, il devrait se résoudre à nouer des alliances et tenir des négociations pour la formation d'un gouvernement de coalition.
Mais le fossé entre Cyril Ramaphosa et Jacob Zuma, ennemis de longue date en politique, sera difficile à combler, selon les experts, qui s'accordent à dire que, quel que soit le scénario, l'ANC tout-puissant ressortira affaibli du scrutin.