La descente finale à travers l'atmosphère terrestre s'annonce périlleuse, mais l'agence spatiale américaine espère qu'elle se soldera par une arrivée en douceur, vers 09H00 locales (15H00 GMT), sur une zone militaire d'habitude utilisée pour tester des missiles.
La sonde Osiris-Rex doit relâcher la capsule contenant l'échantillon quatre heures avant son atterrissage, à plus de 100.000 km de la Terre.
Durant les 13 dernières minutes, cette capsule traversera l'atmosphère: elle y entrera à plus de 44.000 km/h, avec une température montant jusqu'à 2.700°C.
Il pourrait être décidé au dernier moment de ne pas relâcher la capsule s'il apparaît que la zone visée (58 sur 14 km) sera manquée. La sonde irait alors faire le tour du Soleil, avant de re-tenter sa chance en 2025. Mais si sa livraison se passe bien, elle se mettra en route pour un autre astéroïde.
La capsule doit être exposée le moins longtemps possible au sable du désert américain, afin d'éviter toute contamination de l'échantillon qui pourrait fausser les analyses ultérieures.
Lundi, celui-ci sera envoyé par avion vers le centre spatial Johnson à Houston, au Texas. C'est là que la boîte sera ouverte, dans une autre salle hermétique. Le processus prendra des jours.
La majorité de l'échantillon sera conservée pour être étudiée par des générations futures. Environ 25% seront immédiatement utilisés pour des expériences, et une petite partie sera partagée avec le Japon et le Canada, partenaires.
Le Japon avait-lui même donné à la Nasa quelques grains de l'astéroïde Ryugu, dont il avait rapporté 5,4 grammes en 2020, lors de la mission Hayabusa-2. En 2010, il avait rapporté une quantité microscopique d'un autre astéroïde.
Les astéroïdes sont composés des matériaux originels du système solaire, il y a 4,5 milliards d'années. Contrairement à la Terre, ils sont restés intacts.
C'est l'histoire de notre propre origine.
Les scientifiques pensent que Bennu (500 mètres de diamètre) est riche en carbone, et contient des molécules d'eau enfermées dans des minéraux.
L'astéroïde a aussi surpris les scientifiques: sa surface s'était révélée moins dense que prévue durant la collecte de l'échantillon. Le bras de la sonde s'était enfoncé, un peu comme dans une piscine à boules.
Or mieux comprendre sa composition pourrait se révéler utile à l'avenir.
Il existe un faible risque (1 chance sur 2.700) que Bennu frappe la Terre en 2182, une collision qui serait catastrophique. Mais la Nasa a réussi l'année dernière à dévier la trajectoire d'un astéroïde en le percutant.