Littéralement, l'Hasbara est un terme hébreu qui signifie "explication" ou "clarification". Sur le papier, le terme désigne les efforts de communication déployés par le gouvernement israélien pour promouvoir et imposer au monde sa version des faits dans le conflit israélo-palestinien. Bien que la nécessité de promouvoir une nation soit compréhensible, l'Hasbara par ses méthodes est une véritable usine de propagande sioniste visant à redorer le blason terni d'un régime d'apartheid qui bafoue quotidiennement le droit international.
Ainsi, l'Hasbara minimise souvent les violations des droits de l'homme dans le cadre du conflits israélo-palestiniens, en présentant Israël comme une victime innocente plutôt que comme un acteur voir un responsable dans ce conflit latent. Au-delà de l'affrontement avec les Palestiniens dans la guerre de l'information, l'Hasbara met tout en œuvre pour faire taire les critiques d'Israël, y compris celles des les citoyens israéliens, jusqu'à les accuser de "diffamation" ou de "traîtrise".
Parmi les exemples de l'Hasbara déployée pour manipuler l'opinion publique internationale, le mensonge quant aux prétendues "victimes civiles". Sur le post, visionné plus de 20 millions de fois sur les réseaux sociaux, l'Hasbara parle d'une jeune israélienne pacifique faite prisonnière par les palestiniens.
Or, dans la réalité, il ne s'agit pas d'une civile, mais bel et bien d'une policière israélienne déployée à la frontière de Gaza.
Autre exemple avec Shani Luke, présentée par les réseaux israéliens comme étant une citoyenne allemande, dans l'objectif de montrer que la résistance palestinienne est barbare.
Dans les faits c'est une citoyenne israélienne et cela change tout, puisqu'en Israël, le service militaire est obligatoire pour tous les citoyens israéliens, hommes et femmes. Dans le cas présent, les réseaux israéliens ont tenté de manipuler l'opinion en faisant croire qu'elle avait été dénudée par les résistants palestiniens. Or, ses réseaux sociaux montrent que c'était la tenue qu'elle portait le jour de sa mort.
Autre méthode de propagande, la manipulation toute image permettant d'incriminer l'ennemi. Prenons l'exemple de Rosey Quartz, célèbre instagrameuse de Gaza suivie par plus de 180 000 followers. Dans ce tweet, vu par plus d'un million de personne et partagé massivement sur les réseaux sociaux, les réseaux israéliens l'ont fait passer pour une prisonnière de guerre kidnappée par le Hamas.
A l'heure des réseaux sociaux, cette méthode est efficace. Il suffit de payer un badge bleu sur Twitter, de mettre un petit texte avec des mots pour toucher l'émotivité, et le tour est joué: vous avez une vidéo devenue virale sans aucune vérification. Aussi, les propagandistes israéliens n'hésitent plus à illustrer les actes imaginaires du Hamas par les leurs, comme c'est le cas la publication suivante vue par plusieurs millions de personnes et reprise plusieurs fois, jusque dans les médias mainstream. Heureusement, dans ce cas, l'outil de vérification de X permet de corriger cette situation. Ainsi, on apprend que les vilains hommes en uniformes traumatisant des civils dans leur maison ne sont autres que... des soldats israéliens.
Afin de faire fructifier sa propagande, l'Hasbara s'appuie sur des éléments de langage repris plus tard par les organes de presse occidentaux. Parmi ces éléments de langage, fait de qualifier systématiquement son adversaire de terroriste pour le discréditer. Ainsi, les propagandistes israéliens sont allés jusqu'à comparer le mouvement de résistance aux attaques terroristes du 13 novembre 2015 sur les plateaux de télévision français, tandis qu'ils parlaient de 11 septembre israélien sur les plateaux TV américains. La manœuvre est on ne peut plus claire.
En France, l''un des spécialistes de la désinformation qui écume les plateaux TV pour répandre cette manipulation éhontée n'est autre que Julien Bahloul, présenté comme un civil israélien spécialiste de la région alors que c'est un garde frontière de l'armée d'occupation dans laquelle il est réserviste et a été porte-parole pendant deux ans.
Israël détient la première place au classement mondial de la désinformation. Malgré ses prétentions d'être un défenseur de la vérité, Israël a été accusé à plusieurs reprises de diffuser une désinformation délibérée pour servir ses intérêts. C'est une marque de fabrique et une signature ancienne.
Lors de l'assaut du Mavi Marmara en 2010, lorsqu'une flottille d'activistes cherchant à briser le blocus de Gaza a été attaquée par les forces israéliennes, les autorités israéliennes ont diffusé des vidéos tronquées pour justifier leur action, tandis que des preuves contraires ont émergé par la suite.
De même, lors de l'Opération Bordure Protectrice en 2014, Israël a été accusé d'utiliser des images trompeuses pour exagérer la menace des tunnels palestiniens. Des rapports ultérieurs ont révélé que les images n'étaient pas du tout liées au conflit.
Ces exemples ne sont que la pointe de l'iceberg du mensonge médiatique. Un iceberg mis à mal et qui risque de fondre plus vite que prévu.