Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, participera vendredi à la réunion élargie du Groupe de contact de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et de la Ligue arabe, qui se tiendra à Madrid, capitale de l'Espagne.
Selon des sources diplomatiques, la réunion, qui aura une participation plus large que celle de la précédente réunion de Madrid, verra la participation de Fidan, des ministres des Affaires étrangères du Groupe de contact OCI-Ligue arabe, ainsi que du ministre des Affaires étrangères de Norvège, Espen Barth Eide, de la ministre des Affaires étrangères de Slovénie, Tanja Fajon, du secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, du haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, ainsi que des représentants du Nigeria et de l'Irlande.
Dans le cadre de la réunion, les ministres des Affaires étrangères du Groupe de contact OCI-Ligue arabe et d'autres représentants devraient également être reçus par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Hakan Fidan, présent sur tous les dossiers sensibles
La Türkiye se concentre sur la mise en place d'un cessez-le-feu à Gaza, l'acheminement ininterrompu de l'aide humanitaire et la prise des mesures nécessaires pour avancer vers une solution à deux États.
Dans cet esprit, le ministre Fidan mène depuis longtemps une intense activité diplomatique.
Lors de la réunion de Madrid, Fidan devrait évaluer avec ses homologues les mesures pouvant être prises pour atteindre ces objectifs.
Le Groupe de contact OCI-Ligue arabe
Le Groupe de contact, agissant dans une optique de prise en charge régionale du conflit israélo-palestinien, poursuit ses efforts pour arrêter la guerre à Gaza et parvenir à une solution à deux États.
L'occasion d'unir le monde musulman
La participation de la Türkiye au Groupe de contact Ligue arabe-OCI intervient après son retour à la table de la Ligue arabe, lors du 162e sommet qui s'est déroulé le 10 septembre. Durant cette réunion, Hakan Fidan a immortalisé la position de la Türkiye concernant la Palestine et la mosquée al-Aqsa.
- Paralyser le commerce maritimepar le blocage des navires vers et depuis les ports israéliens,
- Paralyser le transport aérienen fermant les espaces aériens,
- Boucler les frontières terrestres d'Israël.
Une telle décision, soutenue par les 57 membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), pourrait interrompre le commerce israélien et affaiblir son économie. De plus, les pays musulmans pourraient fermer leur espace aérien aux vols israéliens, isolant ainsi Israël et limitant son accès aux munitions et fournitures nécessaires.
La Türkiye a déjà pris des mesures en suspendant tout commerce avec Israël depuis mai 2024, servant de modèle pour d’autres pays musulmans. La solidarité et la coopération entre les nations islamiques pourraient être la clé pour mettre fin au génocide à Gaza et instaurer un cessez-le-feu.
De plus, un sondage mené par le Centre arabe de Washington DC (ACW) en coopération avec le Centre arabe de recherche et d'études politiques (ACRPS), démontre que l'opinion publique arabe est fortement opposée à toute normalisation avec Israël. En effet, 89 % des personnes interrogées dans 16 pays arabes sont soit carrément hostiles, soit profondément sceptiques quant à la normalisation des relations avec Israël.
149 pays reconnaissent la Palestine
Les pays opposés aux attaques israéliennes, qui s'apparentent à un génocide, soutiennent que la seule voie pour contrecarrer la politique d'occupation étouffante menée par Israël depuis des décennies, à l'origine des événements du 7 octobre, est la solution à deux États.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a invité les ministres des Affaires étrangères des pays du Groupe de contact à Madrid le 29 mai pour marquer la reconnaissance de la Palestine par l'Espagne. Lors de cette visite, des discussions ont eu lieu sur la fin de la violence à Gaza et la mise en œuvre de la solution à deux États.
L'Espagne, en raison de ses liens historiques avec les pays islamiques et de son rôle clé dans la Conférence de Madrid de 1991, considérée comme un jalon pour la mise en œuvre de la solution à deux États, ainsi que de l'anniversaire de l'Accord de paix d'Oslo, signé entre la Palestine et Israël le 13 septembre 1993, revêt une importance particulière dans le cadre de cette réunion.