France / Panot en justice: le gouvernement invoque la "séparation des pouvoirs"

16:3424/04/2024, Çarşamba
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La députée française du parti La France Insoumise, Mathilde Panot.
Crédit Photo : JULIEN DE ROSA / AFP
La députée française du parti La France Insoumise, Mathilde Panot.

La porte-parole du gouvernement français a refusé de porter tout commentaire sur l'annonce de la convocation de la députée LFI Mathilde Panot par la police pour "apologie du terrorisme".

Interrogée ce mercredi sur la convocation judiciaire de la cheffe de file des parlementaires Insoumis, Prisca Thevenot a invoqué la "séparation des pouvoirs".


Pour rappel, Mathilde Panot, la cheffe des députés du groupe La France insoumise (LFI), a annoncé mardi être convoquée par la police suite à un communiqué de son groupe.



Cette convocation fait partie d'une enquête pour apologie du terrorisme initiée après la publication d'un communiqué datant du 7 octobre 2023, jour d'une attaque par le Hamas contre Israël. Le texte en question a suscité la controverse pour ne pas avoir désigné le Hamas comme une organisation terroriste.


"C'est une première dans l'histoire de la Cinquième République"
, a déclaré l'élue via un communiqué, soulignant la gravité de la situation. Elle a fermement rejeté toute forme d'intimidation, déclarant qu'aucune action ne pourrait entraver sa dénonciation du
"génocide en cours contre le peuple palestinien".

Sur les réseaux sociaux, Panot a également exhorté le public français à dénoncer les atteintes à la liberté d'opinion et à la démocratie dans l'Hexagone.

La convocation de Panot par la police intervient dans un contexte de tension accrue autour des questions de liberté d'expression et de représentation politique en France.


Réactions des politiciens


Raphaël Glucksmann, tête de liste du parti socialiste et de Place publique aux élections européennes, a exprimé son désaccord mercredi sur la gestion des différends politiques par les tribunaux.


Glucksmann a déclaré sur une chaîne de télévision française que bien qu'il soit en désaccord profond avec LFI sur cette question, il ne considère pas leurs actions comme de l'apologie.
"Ce qu'ils ont fait est une faute politique morale grave, mais ce n'est pas une apologie",
a-t-il précisé.

Il a insisté sur le fait que les conflits politiques, aussi intenses et profonds soient-ils, ne devraient pas être résolus devant les tribunaux, mais plutôt sur le terrain politique.

En vue du scrutin européen prévu pour le 9 juin, il a ajouté:


Combattons les dérives, mais politiquement.

Le député LFI Éric Coquerel a également réagi, arguant que la convocation de Panot par un procureur était davantage une critique de l'analyse politique de LFI sur le conflit israélo-palestinien qu'une affaire légitime de justice.


À droite et à l'extrême droite, la situation est perçue différemment. Sébastien Chenu, député du Rassemblement national (RN), et Jean-Philippe Tanguy ont tous deux critiqué LFI, tout en soulignant qu'il est inapproprié de régler ces questions en justice, surtout en période électorale.


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