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Agriculteurs bloquant l'accès d'une raffinerie pour protester contre l'augmentation des prix du pétrole à Lespinasse, près de Toulouse, le 17 février 2022. Le panneau indique "qui sème la pauvreté, récolte la colère".
Dimanche, le chef du gouvernement français Gabriel Attal a déclaré qu'il envisageait de prendre des mesures "supplémentaires" pour protéger l'agriculture du pays. Cette annonce intervient alors que certains paysans menacent de "siéger" Paris, jugeant insuffisantes les premières mesures annoncées en faveur du secteur.
Arrivé dimanche matin dans une exploitation à Parçay-Meslay en Indre-et-Loire, à deux heures au sud de Paris, pour son deuxième déplacement sur le terrain en trois jours, M. Attal, lors d'échanges à bâtons rompus, a été interpellé sur de multiples volets de la crise: baisse des revenus, retraites faibles, complexité administrative, inflation des normes, concurrence étrangère...
"Je veux qu'on clarifie les choses et qu'on voie les mesures que l'on peut prendre, supplémentaires, sur ces histoires de concurrence déloyale"
, a lancé le chef du gouvernement:
"ce n'est pas normal que vous soyez empêchés d'utiliser certains produits"
, alors que
"des pays voisins, Italie ou autres"
peuvent y avoir recours.
Cette visite, lors de laquelle M. Attal a réitéré le soutien de l'exécutif aux agriculteurs et promis d'égrener prochainement de nouvelles mesures, notamment sur le sujet des jachères, a eu lieu au moment où la situation menace de se tendre de nouveau après un début d'accalmie sur le terrain.
Les agriculteurs des deux syndicats, notamment la FNSEA, qui représentent la majorité de la profession, promettent un siège de la capitale
"pour une durée indéterminée", "dès lundi 29 janvier à 14h00"
(13H00 GMT).
Tous les axes lourds menant à la capitale seront occupés par les agriculteurs
Mais les instances nationales des deux organisations n'ont pas encore tranché sur la suite du mouvement au niveau de l'ensemble du pays.
"C'est le terrain qui décide"
, fait valoir le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, dans le journal La Tribune dimanche.
"Le Premier ministre n'a pris en compte qu'une partie des 122 revendications que nous lui avons adressées",
regrette-t-il, réclamant de
"discuter avec lui, revendication par revendication".
Plusieurs axes importants restent bloqués dimanche, même si selon la gendarmerie, la décrue s'est poursuivie par rapport à samedi: à 6H00, 20 actions étaient recensées, touchant 17 départements.
Dans le sud de la France, dans le Gard, des agriculteurs ont passé la nuit sur le barrage de l'autoroute A9, à hauteur de Nîmes. Et en Bretagne, de nombreux barrages restent en place sur des voies express.
La colère des agriculteurs français fait écho à celle de leurs homologues allemands, mobilisés depuis fin décembre contre la réforme de la fiscalité du diesel agricole décidée par le gouvernement d'Olaf Scholz.
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