Le tribunal administratif de Paris rejette la demande de suspension d'expulsion d'Abdouramane Ridouane, président de la mosquée de Pessac, en raison de son soutien à la Palestine.
La justice a en effet pointé plusieurs de ses publications en lien notamment avec la situation en Palestine pour légitimer sa décision.
Le responsable religieux, qui a pourtant remporté, samedi, un recours intenté en référé devant la justice administrative en vue de l'obtention de son titre de séjour, est en effet visé par un arrêté ministériel d'expulsion vers son pays d'origine, le Niger.
Acharnement administratif
Pour justifier son assignation à résidence, les services préfectoraux se sont notamment basés sur plusieurs éléments, dont le passage de la flamme olympique à Bordeaux et les Jeux Olympiques. Il lui est également reproché d'avoir publié en ligne une caricature dénonçant une forme de deux poids deux mesures dans le traitement réservé aux Palestiniens par rapport à celui réservé aux Ukrainiens.
Acharnement judiciaire
Maître Guez Guez ne manque pas de rappeler que ce n'est pas la première fois que son client et la mosquée de Pessac s'opposent à l'administration, puisqu'en 2022 déjà, le ministère de l'Intérieur avait tenté de faire fermer le lieu de culte, avant que la mesure ne soit rejetée par le tribunal administratif de Bordeaux puis par le Conseil d'État.
Les imams pris pour cible
Pour rappel, fin 2022, Mediapart révélait que le ministère de l'Intérieur avait établi une liste de nombreux imams à expulser.
À titre d'exemple, l'ancien cadre de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France), Ahmed Jaballah, rencontrait, depuis trois ans, de grandes difficultés pour obtenir le renouvellement de son titre de séjour, avant de quitter l'Hexagone de son propre chef.
C'est dans la même logique qu'Abdouramane Ridouane est concerné depuis des années par des difficultés liées au renouvellement de son titre de séjour, alors qu'il lui a toujours été octroyé lors de précédentes échéances.