Équateur: tentative d'attaque au drone piégé sur une prison de haute sécurité

11:4113/09/2023, mercredi
AFP
Vue aérienne de la prison de haute sécurité de La Roca avec un drone sur le toit,  à Guayaquil, Équateur, prise le 12 septembre 2023. Crédit photo: STRINGER / AFP
Vue aérienne de la prison de haute sécurité de La Roca avec un drone sur le toit, à Guayaquil, Équateur, prise le 12 septembre 2023. Crédit photo: STRINGER / AFP

La police équatorienne a neutralisé mardi un drone chargé d'explosifs ayant atterri sur le toit d'une prison de haute sécurité du grand complexe pénitentiaire de la ville portuaire de Guayaquil (sud-ouest), a-t-on appris de sources concordantes.

Une vidéo publiée par le ministère de l'Intérieur montre le moment où la police a fait exploser à distance l'engin qui a atterri plus tôt sur le toit de l'unité de la Roca, l'une des plus sécurisées du pays.


Un petit conteneur noir était attaché en son centre. Le toit de la prison a été à moitié détruit par l'explosion contrôlée.


Une équipe d'experts a
"neutralisé le drone pour déconnecter la source d'énergie de l'engin explosif"
, a indiqué le ministre de l'Intérieur Juan Zapata sur le réseau social X (ex-Twitter), en diffusant des photos du drone piégé.

Publication X du ministre de l'Intérieur de l'Équateur, Juan Zapata.

Les détenus de la prison de La Roca ont été
"transférés"
pour les protéger pendant l'opération, a ajouté le ministre. Il n'y a pas eu de victimes ni de blessés. 

Le drone piégé a été détecté de nuit, selon les premières photographies publiées par le gouvernement, et les gardiens ont été évacués dans la foulée, a constaté un journaliste de l'AFP.


En 2021, une autre attaque de drones explosifs avait été menée sur ce même complexe pénitentiaire de Guayaquil. Des toits avaient été endommagés.


Les prisons équatoriennes sont le théâtre d'une bataille sanglante entre gangs rivaux liés au narcotrafic, qui ont fait au moins 430 morts depuis février 2021.


Descentes de police, fouilles des cellules, transfert de prisonniers... l'État apparaît toujours impuissant à reprendre la situation en main.


Autrefois considéré comme un îlot de paix en Amérique latine, l'Équateur, situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, est frappé depuis plusieurs mois par une vague de violences sans précédent liée au crime organisé et au narcotrafic.

Deux bandes,
"Los Choneros"
et
"Los Lobos"
, réputées travailler avec les cartels mexicains, sont en particulier impliquées dans ces terribles massacres entre prisonniers, avec des victimes brûlées vives ou découpées à l'arme blanche.

Le 24 juillet, le président Lasso a décrété l'état d'urgence dans tout le système pénitentiaire du pays pendant 60 jours, une mesure qui permet notamment à l'État d'envoyer l'armée dans les prisons.
L'Équateur compte 36 prisons surpeuplées pour 32.200 détenus, la moitié pour trafic de drogue.

La Roca abrite certains des criminels les plus dangereux d'Équateur, dont six tueurs à gages colombiens arrêtés après l'assassinat le 9 août de l'un des principaux candidats à la présidentielle.

Le chef de
"Los Choneros"
, Adolfo Macias, alias
"Fito"
, un chef criminel qui avait menacé de tuer ce même candidat peu avant son assassinat, y était également emprisonné depuis un mois.

Sur décision de justice, il a été transféré vendredi dans un autre bâtiment du complexe de Guayaquil, où il était détenu auparavant et régnait en maître parmi ses hommes.


Le gouvernement a vivement critiqué cette décision à laquelle il a dû se conformer, estimant qu'elle portait atteinte à la sécurité du pays.


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