Entre janvier et août 2023, ces organisations ont enregistré 216 attaques ou agressions contre des journalistes, dont 15 étaient des menaces de mort.
Le schéma de la violence est passé d'acteurs éminemment étatiques à d'autres acteurs, (...) le crime organisé et la délinquance commune.
Autrefois considéré comme un îlot de paix en Amérique latine, l'Équateur, situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, est frappé par une vague de violences sans précédent liée au crime organisé et au narcotrafic.
La côte Pacifique, centre d'exportation de la cocaïne et fief de ces groupes criminels, est longtemps restée l'épicentre de ces violences qui touchent désormais la capitale Quito, où l'un des principaux candidats à la présidentielle a été assassiné le 9 août par des tueurs à gages colombiens. Les prisons du pays sont également le théâtre de massacres récurrents entre détenus membres de gangs rivaux.
Dans ce contexte, le travail des journalistes est de plus en plus périlleux. La plupart ont couvert la dernière actualité électorale en gilets pare-balles, casques lourds et parfois à bord de véhicules blindés.
Aucun journaliste en activité n'a été tué en 2023, mais le candidat présidentiel abattu le 9 août, Fernando Villavicencio, était un journaliste célèbre ayant mis au jour de nombreux scandales de corruption. Moran a souligné:
Les attaques contre les journalistes sont de plus en plus violentes.
L'année dernière, une chaîne de télé avait été attaquée à l'arme à feu et en 2020, un engin explosif avait explosé dans les locaux d'une autre chaîne.