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La police bangladaise a accusé mercredi un journaliste d'un grand quotidien d'avoir confectionné de "fausses nouvelles" après qu'un article sur les prix élevés des denrées alimentaires est devenu viral, attisant les craintes sur le respect de la liberté de la presse au Bangladesh.
La loi draconienne promulguée en 2018 sur la sécurité numérique en vertu de laquelle Shamsuzzaman Shams a été inculpé a été largement utilisée par le gouvernement pour museler les reporters et les voix critiques, selon des groupes de défense des droits humains.
Le journal de M. Shams, Prothom Alo, a précisé qu'il avait été arrêté vers 04h00 (22h00 GMT) par des policiers en civil à son domicile à Savar, une cité industrielle située juste à l'extérieur de la capitale Dacca.
Le ministre de l'Intérieur, Asaduzzaman Khan, a confirmé que le journaliste avait été interrogé par la police pour une
parue le week-end dernier.
"Une plainte a été déposée contre lui"
, a-t-il souligné, ajoutant que Shamsuzzaman Shams serait remis en liberté mais pourrait être de nouveau arrêté pour les mêmes accusations.
Le reporter a été accusé d'avoir
"sali l'image du gouvernement avec une fausse nouvelle"
et d'avoir soulevé des questions sur les progrès accomplis par le Bangladesh, en vertu de la loi sur la sécurité numérique, selon une copie du dossier obtenue par l'AFP.
Son article, publié dimanche par Prothom Alo, contenait des propos de gens ordinaires parlant de leur vie quotidienne à l'occasion de la fête de l'indépendance du Bangladesh.
"A quoi sert cette liberté si nous n'avons pas les moyens d'acheter du riz ?"
, avait ainsi interrogé un ouvrier.
Comme dans d'autres pays pauvres, le coût de la nourriture a grimpé en flèche au Bangladesh depuis le milieu de l'année dernière à la suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la devise nationale, le taka, a fortement chuté face au dollar américain.
D'après un groupe de réflexion local, près de 3.000 personnes ont au total été inculpées en application de la loi sur la sécurité numérique depuis qu'elle est entrée en vigueur, dont environ 280 journalistes.
l'ONG Reporters sans frontières a classé le Bangladesh 162e sur 180 pays dans son classement mondial de la liberté de la presse 2022.
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