L'implication présumée de quatre Tadjiks dans le massacre du Crocus City Hall près de Moscou a mis en lumière une fois de plus la menace terroriste venant d'Asie centrale, région frontalière de l'Afghanistan fournissant régulièrement des hommes pour le groupe terroriste Daesh.
Malgré une relative stabilisation de ce risque, les cinq ex-républiques soviétiques de la région, Tadjikistan en tête, ont un lourd passif en la matière, avec le départ de milliers de leurs citoyens en Syrie et en Irak dans les années 2010.
La menace a été ravivée par le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan à l'été 2021. Depuis lors, le Tadjikistan est devenu le principal opposant du régime de Kaboul en Asie centrale, craignant une propagation de son idéologie, alors que plusieurs millions de Tadjiks ethniques vivent en Afghanistan.
Les autorités tadjikes ont régulièrement mis en garde contre l'activité croissante des groupes terroristes le long de ses 1 375 kilomètres de frontière avec l'Afghanistan, organisant des exercices antiterroristes avec les armées russe et chinoise. L'an dernier, elles ont annoncé avoir abattu cinq membres du groupe terroriste Jamaat Ansarullah à la frontière afghane.
Le président Rakhmon a déclaré que 2 300 Tadjiks ont rejoint Daesh depuis 2015, soulignant également l'augmentation du nombre de jeunes rejoignant des organisations terroristes, notamment à l'étranger pour travailler.
Les migrants tadjiks, dont environ un million se rendent chaque année en Russie, sont vulnérables à la propagande extrémiste, aggravée par leur situation précaire. Certains témoignages indiquent que des citoyens d'Asie centrale ont été recrutés par l'armée russe pour se battre contre l'Ukraine.