Des milliers de Nigériens ont organisé des manifestations devant l'ambassade de France dans la capitale Niamey après le coup d'État, tandis que quelques-uns se sont attaqués à l'institution.
La France avait ensuite indiqué qu'elle répondrait immédiatement et fermement à toute attaque contre ses intérêts et ses citoyens.
La France compte 1500 soldats au Niger, un pays riche en uranium mais parmi les plus pauvres du monde, avec une population d'environ 20 millions d'habitants.
La France dispose de nombreuses bases militaires permanentes en Afrique et compte 400 soldats à Dakar, la capitale du Sénégal, 900 en Côte d'Ivoire, 350 au Gabon, 1000 au Tchad et 1500 à Djibouti.
Le retrait des troupes françaises du Niger au cours de la période à venir ouvrira davantage le débat sur la présence militaire de la France dans les autres pays d'Afrique.
Paris soutient l'intervention militaire contre la junte, n'a pas retiré ses soldats à ce stade et n'a évacué qu'environ 600 citoyens du Niger.
La France a annoncé la suspension de l'aide au développement et du soutien budgétaire au Niger à la suite du coup d'État. Elle n'a cependant pas encore fait de déclaration claire sur l'avenir de ses troupes militaires dans la région, si ce n'est qu'elle ne reconnaît pas la décision de la junte de suspendre les accords.
Selon le journal Le Parisien, l'état-major français a réagi et annoncé que le retrait des troupes du Niger n'était pas à l'ordre du jour.
La France insistera sur le maintien de sa présence militaire au Niger, car cela affectera également l'avenir des entreprises françaises qui exploitent de riches réserves d'uranium dans le pays.
Bien que les autorités françaises aient déclaré que l'uranium acheté au Niger correspondait à une petite partie de leurs réserves, la presse française, elle, rapporte que la France importe 15 % de son uranium de ce pays africain.
Le journal Le Monde a également rapporté que la société française Orano exploite au moins trois mines d'uranium au Niger.
L'ultimatum donné à la junte nigérienne de renoncer à l'entreprise de coup d'État par les dirigeants de la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a expiré dimanche 6 août.
Si la France et les États-Unis, autre pays ayant une présence militaire au Niger, ont ouvertement exprimé leur soutien à une éventuelle opération militaire de la Cédéao au Niger, les prises de position de certains pays de la sous-région tels que le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et l'Algérie rendent faible l'éventualité d'une telle opération.
Si un consensus existe entre les pays de la Cédéao sur les sanctions financières à l'encontre du Niger, le silence règne sur l'intervention militaire. Certains pays sont favorables à la diplomatie plutôt qu'à l'intervention militaire.
L'Italie a annoncé le lancement de la réduction des effectifs de sa base au Niger au profit de ses citoyens civils.
Si toutes ces situations renforcent le pouvoir de la junte, la présence militaire de la France dans la région reste source d'incertitude.
Air France, la compagnie nationale du pays, a suspendu ses vols vers le Niger jusqu'à nouvel ordre après la fermeture de l'espace aérien. La compagnie a également suspendu ses vols vers le Mali et le Burkina Faso jusqu'au 11 août.
Le président Mohamed Bazoum a été arrêté par des éléments du régiment de la garde présidentielle le 26 juillet. Le même soir, les militaires ont annoncé avoir pris le pouvoir.
Le général Abdurrahmane Tchiani, commandant du régiment de la garde présidentielle, à la tête de la junte et du Conseil national pour la protection de la patrie (CNSP), s'est déclaré chef du gouvernement de transition le 28 juillet.
Mohamed Bazoum est détenu dans sa résidence privée depuis le 26 juillet.