L'entreprise publique Turkish Aerospace Industries (TAI) est la plus visible: son vaste stand, devant lequel sont exposés sur le tarmac des drones armés, des hélicoptères et un avion d'entraînement récemment mis au point, se trouve à quelques pas de poids lourds comme Airbus et Boeing.
Des délégations militaires à la mine austère, dont un groupe de Brésiliens, ont été vues en train de faire le tour des appareils, tandis que des curieux prenaient des photos des drones chargés de bombes et de missiles.
Le drone a été médiatisé l'année dernière pour son rôle dans les premières phases de la défense de l'Ukraine contre l'invasion russe et a été acheté par une dizaine d'armées, selon le Military Balance de l'International Institute for Strategic Studies (IISS).
L'entreprise s'efforce de montrer des utilisations moins belliqueuses de ses drones, en soulignant leur utilisation pour rétablir la couverture de téléphonie mobile dans certaines zones après le violent séisme en Türkiye et en Syrie en février.
Leurs radars ont également été utilisés pour repérer les mines russes et ukrainiennes qui menacent la navigation commerciale en mer Noire depuis le déclenchement de la guerre.
Yıldız, de TAI, montre un modèle réduit de la dernière version du drone Anka, un appareil à aile delta qui ressemble davantage à un bombardier furtif américain qu'à son encombrant prédécesseur à hélice.
Le remplacement de la technologie occidentale par des armes fabriquées localement renvoie aux origines de l'industrie nationale de défense turque, qu'Ankara a encouragée depuis l'embargo sur les armes décrété par les États-Unis dans les années 1970.
Le refus des États-Unis de vendre à la Türkiye, alliée de l'OTAN, des avions de combat F-35, après qu'Ankara a acheté des systèmes antiaériens à la Russie n'a fait que renforcer cette tendance.
Sur un autre stand du Bourget, Ruşen Kömürcü, secrétaire général de l'Association des fabricants turcs de l'industrie de la défense et de l'aérospatiale (SASAD), souligne les statistiques du secteur: 100.000 emplois et 10 milliards de dollars de revenus, dont 4,4 milliards de dollars d'exportations.
Dans une pièce confortable située derrière le stand hérissé de maquettes d'explosifs guidés de l'entreprise publique Roketsan, productrice de missiles et des fusées, Mustafa Odabaş, le directeur du marketing, abonde dans ce sens.
Alors que nous développons de nouveaux systèmes pour répondre aux besoins des forces armées turques, nos ventes augmentent.
Les ventes de drones Baykar et TAI ont permis à Roketsan de gagner des clients en Afrique et même en Europe.
Concernant l'avenir de leurs produits Odabaş estime ce qui suit:
50% de nos ventes devraient provenir des exportations. Je pense que cela pourrait même être davantage.
La Türkiye se rapprocherait donc d'un des principaux pays exportateurs, la France, qui a vendu pour 11,7 milliards d'euros d'armes à l'étranger en 2021, selon les chiffres du gouvernement.