Ce mécanicien de 30 ans n'a pas réussi à trouver de travail dans la ville proche de Faizabad. Alors, il s'est associé à quelques autres chômeurs pour aller creuser la roche à la recherche du métal précieux, sur les sommets de la province du Badakhshan.
D'autres mines du coin ont donné de l'or, assure Homayon. Ils continuent donc de creuser, l'espoir de tomber sur un bon filon l'emportant sur le risque de se retrouver endettés.
Ils ont perdu 200.000 ou 300.000 (afghanis, de 2.500 à 3.700 euros), et n'ont pas eu d'autres solutions que d'essayer de trouver un autre boulot, gagner de l'argent et rembourser leurs dettes.
Sharif, 60 ans, gardait auparavant du bétail. Il mine depuis maintenant un an. Deux de ses fils sont partis en Iran pour tenter d'y obtenir du travail.
Les roches sont brisées, puis transportées au bas de la montagne, où elles sont réduites en poudre.
Sur les flancs de la rivière Kokcha, qui s'écoule entre les pics enneigés, les hommes utilisent des seaux de fortune pour verser de l'eau sur les tas de poussière. Ensuite, ils la tamisent sur un matériau tiré de l'intérieur d'une voiture et étiré sur des morceaux de bois.
Un jeune homme arrête de faire tournoyer le récipient dans lequel il sépare la roche de l'or, pour sortir de sa poche un bout de plastique enroulé autour d'une infime quantité du précieux métal, valant environ 4.000 afghanis.
Sur le marché mondial, le cours du métal jaune a atteint un sommet historique le 5 mars, en montant jusqu'à 2.141 dollars l'once.
Même si les chercheurs d'or afghans parviennent à en trouver en quantité significative, ils devront donner un cinquième des profits aux autorités talibanes.
L'effondrement des mines est fréquent en Afghanistan, riche de nombreux minéraux et pierres, comme le lapis lazuli pour lequel le Badakhshan est réputé.
Les mineurs de la rivière Kokcha disent avoir perdu des amis récemment. Et le mois dernier, des médias locaux ont rapporté la mort d'un chercheur d'or dans l'effondrement d'une mine, dans la province voisine de Takhar.