Indonésie: cinq accusés jugés pour négligences ayant causé une bousculade meurtrière dans un stade

09:4717/01/2023, mardi
MAJ: 17/01/2023, mardi
AFP
Mme Rini Hanifa, mère d'une des victimes @Yulianus Andre / AFPTV / AFP
Mme Rini Hanifa, mère d'une des victimes @Yulianus Andre / AFPTV / AFP

Cinq responsables accusés de négligences ayant débouché sur une bousculade meurtrière dans un stade d'Indonésie l'an dernier, l'une des pires catastrophes de l'histoire du football, ont comparu lundi au premier jour de leur procès à Surabaya.

Début octobre, une bousculade dans un stade de Malang (Java est), provoquée par des tirs de gaz lacrymogènes de la police, avait fait 135 morts dont plus de 40 enfants.



Des centaines de spectateurs paniqués se sont précipités vers des portes de sortie étroites, déclenchant une bousculade meurtrière qui a étouffé ou écrasé de nombreuses victimes.



Trois responsables de la police locale, un Indonésien chargé de l'organisation du match et un responsable local de la sécurité ont été inculpés pour négligences et mis en cause pour leur rôle dans la catastrophe.



Ils risquent un maximum de cinq ans de prison s'ils sont reconnus coupables.



Un sixième suspect, ancien directeur de la compagnie qui gère l'organisation de la première ligue de football indonésien, fait encore l'objet d'une enquête.



Au premier jour du procès, des centaines de membres des forces de l'ordre ont été déployés autour du tribunal où se sont réunis les juges tandis que les accusés se sont exprimés en ligne pour des raisons de sécurité.



Devant le tribunal, une mère indonésienne Rini Hanifah a brandi des photos de son fils, Agus Riansyah, qui était allé voir le match entre le club local Arema FC et l'équipe rivale Persebaya Surabaya et n'est jamais revenu.



Elle réclame la peine de mort pour les responsables. "
Les vies (perdues) doivent être payées de leur vie
". "
Ce ne sont pas juste des chiffres, mais des vies humaines
". "
La justice doit être rendue pour mon enfant
", a-t-elle dit à l'AFP.


Les autorités ont demandé aux supporters du club de Malang, Arema FC, de ne pas se déplacer, de peur d'affrontements.



La police a décrit l'envahissement du terrain par les supporters le 1er octobre après le match comme une émeute et a déploré la mort de deux policiers, mais les survivants de la catastrophe ont dénoncé un usage disproportionné de la force par la police.



La police nationale a limogé les responsables de la police de la ville de Malang et de la province après la catastrophe.



Le président Joko Widodo a ordonné une enquête et promis de démolir le stade Kanjuruhan et de le reconstruire aux normes de sécurité de la Fédération internationale de football (Fifa).



Mais la recommandation d'une enquête préliminaire d'une démission du chef de la fédération nationale de football ainsi que de son comité directeur n'a pas été suivie d'effet.



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