Les ambulanciers paramédicaux et le personnel des services d'urgence travaillent sur les lieux d'un accident sur l'autoroute N12 à Johannesburg. Crédit Photo: AFP
En ce début d’année 2023, des accidents routiers tragiques ont endeuillé l’Algérie, le Sénégal, le Bénin, le Tchad… au moment où l’Afrique cherche à constituer des informations fiables et complètes sur l’insécurité routière.
Après trois jours de réflexion et d’échanges, le premier congrès régional sur les données de la mortalité routière a adopté vendredi 3 mars la Déclaration de Dakar. Cette rencontre co-organisée par l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser) du Sénégal et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réuni des experts venus de 22 pays francophones et anglophones du continent.
A l’instar de la nouvelle décennie d’actions mondiale 2021-2030, cette déclaration vise à réduire de moitié les décès par accident sur les routes africaines qui sont les plus meurtrières du monde. Sur ce continent, le taux de mortalité causé par les accidents de la route est de 26,6 décès pour 100.000 habitants, soit trois fois plus que dans les pays développés.
En ce début d’année, des accidents tragiques ont notamment endeuillé l’Algérie, le Sénégal, le Bénin et le Tchad avec un total d’environ 185 morts enregistrés sur les routes de ces pays africains. Pour le directeur général de l’Anaser, Cheikhou Oumar Gaye, l’Afrique doit œuvrer concrètement pour renverser cette tendance qui affecte principalement les pays à revenus faibles dont une grande partie sont répertoriés sur la partie ouest du continent.
"La feuille de route élaborée par l’Union africaine (UA) sera réaffirmée et un plan d’actions régional sera déployé pour engager les pays de la région d’avoir les mêmes plans d’action qui seront accompagnés par nos partenaires techniques et financiers"
tels que l’OMS et la Banque mondiale (BM), a assuré l’officiel sénégalais à la clôture dudit congrès.
Soutien, approche, résultats…
Si l’Afrique compte
"6% du parc automobile mondial"
, elle a le malheur d’enregistrer par contre
des décès sur le taux des accidents routiers recensés dans le monde, déplore M. Gaye. En outre, les pays du continent peinent le plus souvent à établir des statistiques précises sur ce fléau. C’est cette problématique qui a d’ailleurs motivé la tenue de cette rencontre.
"Un système d’informations fiable permet d’avoir un outil d’aide à la décision, la prise de décisions pertinentes et efficaces en matière de politiques publiques. C’est pourquoi la communauté internationale s’est accordée pour dire qu’il nous faut ce genre de rencontres. Elles permettent d’échanger les bonnes pratiques et adopter les mêmes pratiques en termes de métadonnées pour arriver à une comparabilité internationale"
, a-t-il expliqué.
Au Sénégal, les données sur les accidents routiers, qui causent entre
annuellement, sont fournies généralement par les forces de sécurité (police, gendarmerie) et les structures hospitalières. C’est pourquoi les congressistes ont demandé
et d’autres organisations comme l’OMS pour les aider à
"inviter les Etats à renforcer le système de collecte de données"
.
La Banque mondiale, par le biais de son représentant à ce «
», a rappelé ses «
» constants pour une sécurité routière qui n’est pas encore une réalité en Afrique. Dés lors, elle a recommandé aux Etats africains de
"mettre en place une approche systémique"
qui puisse agir sur l’humain et les infrastructures, entre autres facteurs des accidents. Pour l’institution de Bretton Woods, c’est le seul gage pour les pays à revenus faibles s’ils veulent
"avoir des résultats probants"
face à l’insécurité routière.
Concernant le Sénégal, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, a promis d’accorder
"une attention particulière aux résultats de cette rencontre"
. Il
même
dans son pays
"une large appropriation"
de la Déclaration de Dakar.
"Les accidents de la circulation routière constituent un véritable problème de santé publique. Leurs coûts sociaux et économiques sont durement ressentis par les pays en général et en particulier ceux à faibles revenus"
, a-t-il souligné avant d’inviter les experts de la sous-région à continuer de tenir ce type de réunions pour partager les bonnes pratiques sur la sécurité routière en vue d’un changement de comportement positif sur les routes africaines.
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