OM: Prison avec sursis requis pour cyberharcèlement contre Eyraud

10:2529/05/2024, Wednesday
AFP
Autocollant qualifiant l'ancien président français de l'Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, d'escroc, le 16 février 2021 à Marseille, dans le sud de la France.
Crédit Photo : NICOLAS TUCAT / AFP (archive)
Autocollant qualifiant l'ancien président français de l'Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, d'escroc, le 16 février 2021 à Marseille, dans le sud de la France.

Des peines de prison avec sursis ont été requises contre onze supporters de l'OM pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort envers l'ex-président du club, Jacques-Henri Eyraud. Verdict attendu le 2 juillet.

Les peines de deux à huit mois de prison avec sursis ont été requises mardi à l'encontre de onze hommes se revendiquant supporters de l'OM et poursuivis pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort contre l'ex-président du club marseillais, Jacques-Henri Eyraud.


La 10e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris fera connaître sa décision le 2 juillet.


"Le lynchage gratuit doit être sanctionné"
, a demandé la procureure en sollicitant des peines de prison avec sursis contre les onze hommes poursuivis pour avoir posté des messages de haine sur le réseau social Twitter (devenu X).

"Les valeurs de la République"
doivent être respectées y compris
"dans les stades"
, a insisté la procureure, souhaitant que ce soit "
la justice qui gagne et pas Twitter".

"On aura ta peau"


"On aura ta peau", "Qu'on le pende ce fils de chien", "Ça va mal finir pour toi"...
Ce sont quelques-uns des messages ayant visé M. Eyraud, 56 ans, postés entre janvier et février 2021 par les onze prévenus, âgés de 25 à 52 ans.

Outre les messages menaçants, des caricatures montrant M. Eyraud décapité ou le corps sous une guillotine avec comme réceptacle un panier d'osier marqué
"droit au but"
(la devise de l'OM) avaient également été postées sur Twitter.

Jérémy A., 44 ans, animateur du site OM Passion, qui a posté ces caricatures et contre lequel a été réclamée la peine la plus lourde, a expliqué à la barre qu'il s'agissait d'un montage "shakespearien".

"Rien ne justifie" le cyberharcèlement


"Même si l'OM avait été reléguée en L2, rien ne justifie"
la haine en ligne, a insisté la procureure.

Au total, une centaine de personnes avaient posté des messages haineux mais seules onze d'entre elles, qui se cachaient derrière un pseudonyme, ont pu être identifiées et poursuivies par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).


Les cinq prévenus présents à l'audience (les six autres ont brillé par leur absence) ont expliqué, parfois maladroitement, qu'ils avaient agi sous le coup de la colère en raison des mauvais résultats de leur club.


Les faits poursuivis s'étaient déroulés en marge de graves incidents survenus le 30 janvier 2021, quand plusieurs centaines de supporters de l'OM, mécontents et cagoulés, s'en étaient pris violemment à la Commanderie, son centre d'entraînement.

Avocat de M. Eyraud, Me Olivier Baratelli a demandé au tribunal de ne pas banaliser le cyberharcèlement qui
"conduit au pire"
et constitue
"un fléau colossal".

"Nous avons affaire à des loups assoiffés de sang"
, a-t-il plaidé.
"Ces gens sont capables de passer à l'acte",
a-t-il dit.

Il a demandé le versement de 5.000 euros par chacun des prévenus à son client au titre du préjudice moral et un total de 30.000 euros pour le préjudice de son image qui a été
"ternie, salie".

Certes, ont reconnu les avocats de la défense, M. Eyraud et sa famille ont bien subi
"un préjudice"
mais
"il faut le ramener à sa juste proportion".
Ils ont notamment réclamé la relaxe de leurs clients du chef de menace de mort, estimant qu'un stage de citoyenneté pour qu'ils prennent conscience du danger des réseaux sociaux était
"amplement suffisant".

Les prévenus
"vivent au rythme de l'OM, certains n'ont que ça dans leur vie, cela n'excuse pas leur comportement mais cela l'explique peut-être un peu",
ont plaidé Mes Baptist Agostini-Croce et Rodolphe Brun d'Arre, qui défendent trois des mis en cause.

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