La recherche de nouvelles utilisations pour cette plante marine -de l'absorption du carbone à la réduction des émissions de méthane du bétail- est en plein essor, et plusieurs pays s'inspirent de l'expertise asiatique en matière de culture d'algues pour développer leurs propres industries.
Les Japonais consomment des algues de longue date, mais nous n'avons jamais réellement envisagé de les cultiver d'un point de vue environnemental ou écologique.
Il faut seulement quatre mois pour que le kombu puisse être récolté. Une fois arraché, lavé et séché, il est découpé puis vendu.
Des études ayant montré que les algues pouvaient améliorer la croissance des plantes, le kombu est également utilisé comme engrais organique, et dans sa plantation de thé près de Saitama, au nord de la capitale, Ryutaro Matoba se dit impatient de voir les bénéfices sur ses cultures.
Les algues de Sachiumi Heroes sont aussi utilisées par des établissements thermaux ou pour fabriquer des sels de bain.
Une étude réalisée en 2021 par l'université de Californie a en effet montré que remplacer une partie de l'alimentation des vaches par un type d'algues rouges permettait de réduire leurs émissions de méthane de plus de 80%.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'industrie mondiale des algues a doublé de taille entre 2005 et 2015.
Mais, le Royaume-Uni a un "énorme potentiel" pour produire davantage d'algues pour la consommation humaine et animale, estime Henry Alexander, chercheur britannique qui étudie ces plantes marines au Japon, en Corée du Sud et au Canada.
Cela permettrait selon lui de réduire la pression sur les terres agricoles et de créer des emplois, tout en offrant des avantages environnementaux, tels que l'absorption du carbone ou la désacidification des océans.
Parmi les débouchés, il existe aussi des projets de compensation des émissions de carbone, qui tirent parti de la capacité des algues à absorber rapidement le CO2.
Malgré l'enthousiasme des gouvernements et des entreprises pour financer de tels projets, les scientifiques préviennent cependant que les océans ne disposeraient peut-être pas assez de capacité pour éliminer des quantités significatives de CO2 présent dans l'air.