Le lien existant entre le changement climatique et la guerre est un thème récurrent de la COP28, nombre de pays souffrant à la fois de conflits meurtriers et de catastrophes environnementales.
Au cours de la conférence de l'ONU sur le climat à Dubaï, la bande de Gaza, le Yémen, la Syrie et l'Ukraine, déchirés par la guerre, ont fait entendre leur voix, se plaignant de l'impact environnemental des combats.
Une exposition montrait la moitié restante d'une maison, l'une des nombreuses habitations touchées par la destruction du barrage de Kakhovka en juin dont la Russie et l’Ukraine s'imputent mutuellement la responsabilité.
Les pays vulnérables, les premières victimes
Une autre problématique découle du fait que la déstabilisation climatique et la course aux ressources peuvent pousser à la guerre les nations les plus vulnérables aux questions climatiques.
Au Yémen, un pays aride, une guerre civile qui dure depuis huit ans a accru la pression sur les réserves d'eau, en diminution, a expliqué à l'AFP le ministre yéménite de l'Eau et de l'Environnement, Tawfiq Al-Sharjabi.
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir Mayardit, a pour sa part rappelé aux dirigeants de la planète au début de la COP28 qu'un grand nombre de ses compatriotes avaient été déplacés à cause des combats pour l'eau.
Bande de Gaza : "il ne reste rien"
Au pavillon palestinien, le premier jamais érigé au cours d'une COP, une présentation sur l'impact environnemental de l'occupation israélienne a été diffusée sur grand écran.
Incendies et inondations
Et après presque deux ans de guerre en Ukraine, les experts considèrent que les dégâts environnementaux affecteront les générations à venir.
Outre la catastrophe du barrage de Kakhovka, qui a provoqué des inondations massives et meurtrières, le conflit a généré l'émission d'environ 150 millions de tonnes de CO2, principalement due au carburant et aux incendies, a relevé cette semaine un vice-ministre ukrainien.
Près de 30% des zones forestières de l'Ukraine et environ un cinquième de ses parcs naturels ont été touchés par la guerre, a déclaré Rouslan Strilets, le ministre de la Protection de l'environnement et des ressources naturelles.
Les pays en guerre comme la Libye, le Yémen et la Syrie, dont les institutions centrales sont faibles, sont à cet égard exclus du financement climatique parce qu'ils ne répondent pas aux exigences fixées par les donateurs des institutions multilatérales.