Au bord de la rivière Paraguai, une communauté traditionnelle a échappé de peu aux feux de forêt qui ravagent le Pantanal brésilien ces dernières semaines. Mais le mode de vie des "gardiens" de ce sanctuaire de biodiversité reste menacé.
Elle est établie au sein de la réserve de protection environnementale Baia Negra, la première du Pantanal, plus grande zone humide de la planète, au sud de l'Amazonie.
Le mois dernier, elles sont arrivées tout près, brûlant la végétation de l'île du Bracinho, de l'autre côté de la rive.
Le Pantanal a enregistré 3 528 départs de feu depuis le début de l'année, un record pour un premier semestre. Un phénomène accentué par une sécheresse exceptionnelle, liée selon les experts au changement climatique.
Mais les autorités attribuent avant tout ces incendies à l'action humaine, notamment la pratique du brûlis pour l'expansion agricole.
Créée en 2010, la réserve Baia Negra s'étend sur plus de 5 400 hectares. On y trouve des espèces emblématiques de la région, comme le caïman, le jaguar ou le capivara, plus grand rongeur du monde.
La fumée intoxique les poissons et le lit de la rivière a fortement baissé en raison de la sécheresse.
Renato Andrade, 52 ans, se souvient d'un temps où la pêche et la chasse étaient abondantes dans la réserve. À présent, la pénurie affecte non seulement les habitants, mais aussi les jaguars en manque de proies.
Les membres de la communauté s'imposent donc une espèce de couvre-feu.