France: L'Etat résilie les contrats avec le groupe scolaire musulman Al-Kindi près de Lyon

11:3511/01/2025, Cumartesi
MAJ: 11/01/2025, Cumartesi
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L'enseignante Mme Raoudi s'adresse à de jeunes élèves dans une classe du groupe scolaire musulman Al Kindi à Décines-Charpieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 6 décembre 2024.
Crédit Photo : ARNAUD FINISTRE / AFP
L'enseignante Mme Raoudi s'adresse à de jeunes élèves dans une classe du groupe scolaire musulman Al Kindi à Décines-Charpieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 6 décembre 2024.

La préfète d'Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé, vendredi 10 janvier, avoir décidé de mettre fin aux contrats d'association qui lient l'Etat français au groupe scolaire Al-Kindi, près de Lyon, en raison de "manquements pédagogiques et administratifs" et d'"atteintes aux valeurs de la République".

Cette décision sera effective à compter du 1er septembre 2025, indique un communiqué de la préfecture, repris par Le Monde. Elle signifie la fin des subventions pour cet établissement musulman de plus de 600 élèves situé à Décines-Charpieu, commune française de la métropole de Lyon.


La préfecture évoque plusieurs
"manquements et dysfonctionnements"
relevés lors d'inspections dans l'établissement:
"opacité et confusion de la gestion administrative et financière"
, présence d'
"ouvrages dont le contenu est gravement contraire aux valeurs de la République"
,
"présence de contenus religieux dans les enseignements obligatoires"
, règlement intérieur
"discriminant pour les filles"
, entre autres.

Selon le communiqué de la préfecture,
"Loin d'être une série de faits isolés"
, ils
"démontrent une proximité des établissements Al-Kindi avec la pensée des Frères musulmans, dont le projet est contraire aux valeurs de la République. Face à la gravité des faits, des mesures correctives seraient insuffisantes".

Hakim Chergui et Sefen Guez Guez, avocats d'Al-Kindi, ont réagi à cette décision en la qualifiant d'
"extrêmement décevante et porteuse d'une grande violence pour les musulmans de notre pays".

‘'C'est de la politique qui se drape dans de faux arguments pédagogiques''
, ont-ils souligné, faisant part de leur intention de saisir le tribunal administratif.

Al-Kindi compte 22 classes, de la primaire à la terminale, dont 80 % sont sous contrat d'association passé avec l'Etat, en 2012.

Sur les 79 salariés de l'établissement, 36 enseignants sont rémunérés par le ministère de l'Éducation nationale. Selon les responsables de l'établissement, Al-Kindi
"obtient d'excellents résultats"
, alors que 53 % de ses 620 élèves sont boursiers. Pour ces responsables, la demande de résiliation du contrat relève d'un
"acharnement".

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