Israël projette une zone tampon en Syrie et renforce sa surveillance face à la nouvelle administration syrienne.
Israël envisagerait d'établir une "zone de contrôle" s'étendant sur 15 kilomètres en Syrie et une "zone d'influence" de renseignement atteignant 60 km, selon le journal Yedioth Ahronoth ce vendredi.
Le rapport, citant des responsables israéliens anonymes, indique que l'armée israélienne vise à maintenir une zone tampon opérationnelle de 15 kilomètres en territoire syrien pour
"prévenir les attaques sur le Golan"
.
Le plan inclut également la mise en place d'une zone de 60 km sous surveillance de renseignement israélien afin de
"déjouer les menaces potentielles"
.
Les responsables israéliens justifient ces mesures par un manque de confiance envers la nouvelle administration syrienne dirigée par Ahmad Al-Sharaa, selon le rapport.
Ils critiquent également les nations occidentales pour leur rapprochement avec cette administration, qualifiant leurs actions de
"naïves et dangereuses"
.
Un haut responsable anonyme a déclaré:
"Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne se précipitent pour embrasser Sharaa, que nous considérons comme une menace. L'Occident ignore délibérément les risques qu'il représente, tandis que les pays arabes voisins mettent en garde contre lui".
Le même responsable s'est dit frustré par la récente décision américaine de lever la prime de 10 millions de dollars sur la tête de Sharaa et d'assouplir les sanctions contre la Syrie.
Un autre responsable a souligné
: "Tout comme nous avons empêché l'Iran de prendre pied en Syrie, nous ne permettrons pas au Hamas ou au Jihad islamique de s'y établir"
.
Israël considère également la situation actuelle comme une opportunité pour créer un nouveau cadre opérationnel, selon le rapport. Cela inclut le contrôle de zones sans missiles dans un rayon de 15 km de sa frontière et la garantie d'une domination du renseignement à long terme dans la région.
Depuis que des groupes anti-régime syriens ont renversé Bachar Al-Assad le 8 décembre, Israël a intensifié ses frappes aériennes à travers la Syrie, violant la souveraineté du pays.
Israël a également mis fin unilatéralement à l'Accord de désengagement de 1974 avec la Syrie, déployant des forces dans la zone tampon démilitarisée sur le Golan occupé. Cette décision a été condamnée par l'ONU et plusieurs nations arabes.
Bien qu'Israël affirme que sa présence est temporaire, des responsables ont laissé entendre qu'il est nécessaire de maintenir une influence en Syrie à long terme.
Des critiques estiment qu'Israël, qui considérait auparavant le régime d'Assad comme un
"allié utile"
, se retrouve désormais confronté à l'incertitude engendrée par la nouvelle direction syrienne.
Alors qu'Israël concrétise ses plans, la région se prépare à une escalade des tensions, Tel-Aviv cherchant un soutien international après l'entrée en fonction du président élu américain Donald Trump le 20 janvier.
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