Zimbabwe: le chef de l'opposition quitte son parti "contaminé" par le régime

19:1325/01/2024, Perşembe
AFP
Le leader de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), Nelson Chamisa (C-L), arrive avant une conférence de presse à Harare, le 27 août 2023.
Crédit Photo : ZINYANGE AUNTONY / AFP
Le leader de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), Nelson Chamisa (C-L), arrive avant une conférence de presse à Harare, le 27 août 2023.

Le chef de l'opposition au Zimbabwe, Nelson Chamisa, candidat malheureux à la présidentielle contestée en août, a annoncé jeudi quitter son parti "contaminé, abâtardi et détourné" par un régime faisant usage d'"intimidations et de violences" sur les opposants et les citoyens.

"Avec effet immédiat, je n'ai plus rien à voir avec la CCC"
, Coalition des citoyens pour le changement, premier parti d'opposition du pays, a déclaré dans un communiqué l'opposant, avocat et pasteur de 45 ans.

Il a indiqué qu'il tiendrait les Zimbabwéens informés de ses projets futurs, sans rien dévoiler à ce stade.


"La CCC est devenue une extension de la Zanu-PF, qui en a pris le contrôle"
, poursuit M. Chamisa, ajoutant sans donner de détails que son mouvement a
"été contaminé, abâtardi et détourné"
par le parti au pouvoir du président Emmerson Mnangagwa. Sur ce, Chamisa a declaré:

Je refuse de nager dans une rivière avec des crocodiles affamés.

Surnommé
"le crocodile"
pour sa réputation de président autoritaire, Emmerson Mnangagwa, 81 ans, a été reconduit en août à la tête du pays d'Afrique australe.

Accusé de dérives autoritaires et de mener une vaste campagne d'intimidation contre ses opposants, il avait succédé à la faveur d'un coup d'Etat à Robert Mugabe, écarté en 2017.


L'opposition a dénoncé
"des élections entachées d'irrégularités"
en août et revendiqué la victoire. Les observateurs internationaux ont signalé la violation de
"nombreuses normes internationales".

Rappelant
"le harcèlement incroyable et sans vergogne auquel nous avons été soumis pendant nos campagnes"
et
"l'intimidation et la violence exercées sur les citoyens du Zimbabwe pendant et après les élections",
Nelson Chamisa a mis en garde contre
"le président en exercice (qui) veut une opposition contrôlée par le gouvernement."

Pendant la campagne électorale, des dizaines de meetings de l'opposition ont été interdits et des opposants arrêtés. Dans la foulée du scrutin, une trentaine de parlementaires de l'opposition ont été déchus pour des raisons obscures.

Ces derniers mois, plusieurs militants de l'opposition ont été attaqués, l'un d'eux a été retrouvés mort après avoir été enlevé.


Le Zimbabwe est accablé depuis une vingtaine d'années par une profonde crise économique. Le pays est plombé par les coupures de courant, les pénuries et un chômage endémique.


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